L’OMS a récemment terminé une mission de haut niveau à Kaboul, en Afghanistan, où elle a rencontré des membres supérieurs de la direction des talibans, des partenaires des Nations Unies, des agents de santé et des patients, et le personnel de l’OMS.
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Le système de santé afghan est au bord de l’effondrement. À moins que des mesures urgentes ne soient prises, le pays fait face à une catastrophe humanitaire imminente. Notre visite nous a permis de constater directement les besoins immédiats du peuple afghan et de rencontrer les parties prenantes pour définir des moyens d’intensifier de toute urgence notre réponse sanitaire.
Agissant sur les principes de neutralité et d’indépendance de l’ONU, nous avons engagé un dialogue constructif pour régler les différends et trouver des solutions qui nous permettront de poursuivre notre travail de sauvetage pour des millions d’Afghans innocents touchés par des décennies de conflit.
Tout au long de notre visite, nous nous sommes concentrés sur un certain nombre de problèmes de santé prioritaires qui nécessitent une attention immédiate, ainsi que sur la nécessité d’investir dans la réalisation des objectifs de développement à plus long terme.
Les coupes dans le soutien des donateurs au plus grand projet de santé du pays, Sehetmandi, ont laissé des milliers d’établissements de santé sans financement pour les fournitures médicales et les salaires du personnel de santé. Beaucoup de ces établissements ont maintenant réduit leurs opérations ou fermé leurs portes, obligeant les prestataires de santé à prendre des décisions difficiles sur qui sauver et qui laisser mourir.
Seuls 17 % de tous les établissements de santé de Sehatmandi sont désormais pleinement fonctionnels. Cette panne des services de santé a un effet d’entraînement sur la disponibilité des soins de santé de base et essentiels, ainsi que sur les interventions d’urgence, l’éradication de la poliomyélite et les efforts de vaccination contre le COVID-19.
Neuf des 37 hôpitaux COVID-19 ont déjà fermé et tous les aspects de la réponse COVID-19 ont baissé, y compris la surveillance, les tests et la vaccination. Avant août de cette année, 2,2 millions de personnes avaient été vaccinées contre le COVID-19. Ces dernières semaines, les taux de vaccination ont diminué rapidement tandis que 1,8 million de doses de vaccin COVID-19 dans le pays restent inutilisées. Une action rapide est nécessaire pour utiliser ces doses dans les semaines à venir et œuvrer pour atteindre l’objectif de vacciner au moins 20 % de la population d’ ici la fin de l’année sur la base des objectifs nationaux.
L’Afghanistan est l’un des deux pays au monde où la polio reste endémique. Avec un seul cas de poliovirus sauvage signalé jusqu’à présent cette année, contre 56 en 2020, il n’y a jamais eu de meilleur moment pour éradiquer la polio. Cependant, le programme de lutte contre la poliomyélite aura du mal à réagir si l’infrastructure de vaccination de base commence à s’effondrer autour de lui. Les épidémies de rougeole se propagent également. L’accès à toutes les communautés n’étant plus entravé, l’OMS et ses partenaires sont prêts à lancer une campagne de vaccination contre la poliomyélite porte-à-porte à l’échelle du pays et à inclure la vaccination contre la rougeole et la COVID dans une campagne intégrée.
L’OMS insiste particulièrement sur la nécessité pour les femmes de maintenir l’accès à l’éducation, aux soins de santé et au personnel de santé. Avec moins d’établissements de santé opérationnels et moins d’agents de santé féminins se rendant au travail, les patientes hésitent à se faire soigner. Nous nous engageons à travailler avec des partenaires pour investir dans l’éducation à la santé des filles et des femmes, ainsi qu’à continuer de former des agents de santé féminins.
L’OMS continue également de soutenir un vaste programme de traumatologie qui comprend une formation, des fournitures et du matériel pour 130 hôpitaux et 67 banques de sang.
Nous réitérons l’engagement à long terme de l’OMS à faire progresser la santé de tous les Afghans et rappelons à toutes les parties prenantes nos obligations collectives aujourd’hui et dans les mois et les années à venir.
Contact: mediainquiries@who.int