Le BEH n°17, paru le 9 novembre, est composé de 2 articles.
- Dépassement du repère de consommation d’alcool à moindre risque en 2020 : résultats du baromètre santé de Santé publique France, Raphaël Andler et coll., Santé publique France
En France, de nouveaux repères de consommation d’alcool pour limiter les risques pour la santé ont été proposés en 2017. L’objectif de cette étude était d’estimer la part d’adultes dépassant ces repères en 2020, de décrire cette population et d’étudier les disparités socioéconomiques de la consommation d’alcool à partir de cet indicateur, selon le genre.
Les données utilisées proviennent du Baromètre santé de Santé publique France 2020, enquête téléphonique sur échantillon aléatoire auprès de la population adulte résidant en France métropolitaine, menée entre janvier et mars, puis entre juin et juillet 2020, auprès de 14 873 individus.
En 2020, 23,7% de la population âgée de 18 à 75 ans dépassaient les repères de consommation d’alcool. Ces consommations à risque étaient davantage le fait des hommes (33,5% d’entre eux) que des femmes (14,9%). La proportion de personnes dépassant les repères n’a pas évolué significativement entre 2017 et 2020.
Parmi les personnes dépassant les repères, 47,7% n’avaient aucun diplôme ou un diplôme inférieur ou égal au baccalauréat. Toutes choses égales par ailleurs, les femmes ayant un diplôme élevé, les hommes au chômage et les personnes (hommes et femmes) ayant des revenus élevés avaient une probabilité plus grande de dépasser les repères.
Ces résultats permettent d’améliorer le ciblage des actions de prévention, en tenant compte des inégalités sociales de santé.
- Les salariés affiliés au régime général , victimes d’accidents corporels de la circulation routière sur leurs trajets professionnels, selon le secteur d’activité en France en 2017, Julien Brière et coll., Santé publique France
Les accidents corporels de la circulation routière au cours de l’activité professionnelle, première cause d’accidents mortels au travail, regroupent d’un côté les accidents de la route au cours d’une mission pour l’employeur et, de l’autre côté, les accidents de la route sur le trajet domicile-travail. L’objectif était d’identifier les secteurs d’activité les plus concernés par ce risque professionnel.
Les données de réparation des accidents du travail du régime général de la Sécurité sociale de l’année 2017 ont été utilisées. Les victimes d’accidents routiers professionnels ont été identifiées parmi les victimes d’accidents du travail avec au moins quatre jours d’arrêt de travail grâce à un algorithme construit avec cinq variables descriptives de l’accident. Le nombre et l’indice de fréquence des accidents, au total et selon le secteur d’activité, ont été analysés séparément pour les accidents routiers en mission et sur le trajet domicile-travail.
Environ trois quarts des victimes étaient blessées sur le trajet domicile-travail (74%) et un quart en mission. Les secteurs d’activité identifiés comme les plus concernés par les accidents de mission étaient le transport routier de voyageurs et de fret, la collecte des déchets non dangereux, la restauration de type rapide, l’enseignement de la conduite, l’aide à domicile et les ambulances et, pour les accidents de trajet domicile-travail, la santé humaine et l’action sociale, certaines activités de commerce, la restauration et les centres d’appels.
L’étude a identifié des secteurs d’activité avec un nombre et une fréquence élevés d’accidents routiers professionnels qui pourraient être prioritaires pour cibler des actions de prévention. Des études complémentaires sont nécessaires pour confirmer ces résultats et prendre en compte l’exposition au risque routier (kilomètres parcourus, conditions de réalisation de ces déplacements et contraintes en lien avec le métier).
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