Nous, sages-femmes des maternités FHP (fédération de l’hospitalisation privée) de France, sommes une fois de plus en grève.
Plusieurs maternités en France sont fermées.
Malgré 2 courriers envoyés au Président de la République, au président de la FHP, aux ministres et aux directeurs des cliniques FHP, les 26 novembre et 24 décembre 2021, nos demandes sont restées lettres mortes.
Certes, nous remercions M. VERAN, Ministre de la Santé et des Solidarités, d’avoir transposé les mesures accordées aux sages-femmes du Public à celles et ceux du Privé ; mesures scellées par un accord signé le 22 novembre 2021 entre la FHP et certains syndicats représentatifs.
Cet accord reste largement insuffisant pour les sages-femmes des maternités FHP. Il n’est pas garanti dans le temps, il n’est basé que sur des primes, il ne réduit toujours pas l’écart de rémunération public/privé et ne traite en aucun cas des effectifs insuffisants.
NOUS REALISONS EN CLINIQUE ¼ DES NAISSANCES FRANCAISES . NOUS REPRESENTONS 14% DE L’ENSEMBLE DE LA PROFESSION. NOUS NE POUVONS PAS ETRE LAISSES POUR COMPTE.
Nous demandons que la FHP prenne enfin des mesures pérennes et conséquentes pour les sagesfemmes du privé.
Les difficultés majeures actuelles de recrutement dans les maternités françaises, et plus particulièrement dans les maternités FHP, sont réelles et très préoccupantes.
Les équipes sont épuisées et très sollicitées pour des remplacements incessants d’arrêts maladie, d’absence ou de démissions.
Que voyons-nous depuis 20 ans ?
- Fermeture de la moitié des maternités. o Fermeture de lits d’obstétrique (254 lits fermés en 2020)
- Des services de maternité sans sage-femme la nuit, remplacé(e)s par des infirmier(ère)s souvent peu expérimenté(e)s en obstétrique, et complètement démuni(e)s face au risque obstétrical et néonatal.
- Des sages-femmes débordé(e)s dans les blocs obstétricaux, au bord de l’épuisement professionnel, s’occupant de 3 ou 4 femmes à la fois, en ayant conscience du haut risque de cette situation.
- Des femmes résidant de plus en plus loin d’une maternité, dont l’accouchement sera sans doute programmé pour éviter une naissance sur le bord de la route, dans des conditions précaires.
- Des accouchements médicalisés, voire surmédicalisés, par manque de sages-femmes dans les salles de naissance.
- Une charge administrative toujours plus lourde (pression médico-légale, informatisation des systèmes) qui dépasse actuellement le temps dédié aux soins.
POURTANT, LA SOLUTION EST SIMPLE
Application des recommandations du CNGOF 2018 sur les effectifs des sages-femmes, Création d’une grille spécifique pour les sages-femmes du privé, pour enfin rattraper les salaires du public, et reconnaitre notre statut médical (réaffirmé par la 6ème année de formation initiale validée par le gouvernement).
NOUS SOMMES TRES INQUIET(E)S POUR LA SANTE DES JEUNES FEMMES
METTANT AU MONDE LA GENERATION A VENIR.
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