« Mon Espace Santé » sera mis en place en avril 2022. Sur le papier et dans la communication gouvernementale, cela peut sembler une bonne chose, une avancée : mais cela serait se placer dans un monde parfait ou les soignant-es seraient toustes bienveillant-es et où il n’y aurait pas de discriminations.
Le système « opt out » mis en place pour Mon espace santé (contrairement au DMP qui était en « opt in ») fera que si les assure-es ne vont pas refuser d’elleux mêmes la création du dossier, il sera créé sans leur accord explicite. En effet, s’il n’y a pas de réponse (accord ou désaccord) dans les 6 semaines envoyée à l’assurance maladie, cet espace sera automatiquement ouvert, et les soignant-es pourront avoir accès à ces données sans demander l’accord des patient-es.
Cela peut être d’autant plus pénalisant envers les personnes plus exposées aux discriminations, personnes trans, séropositives, ayant eu et ayant un suivi psy, personnes handicapées etc. Cela peut également être pénalisant pour les personnes en errance médicale, car la demande d’un deuxième avis peut être très mal pris par certains médecins, pouvant aller même jusqu’au refus de soin.
Ce dossier renforce les problèmes d’inégalités par différence d’accès à l’information : en effet, encore faut-il savoir qu’il faut refuser explicitement au risque de voir sa création de façon automatique, et encore faut-il savoir que l’on peut masquer certains documents à certain-es praticien-nes… Or, l’information nous le savons n’est pas également distribué et constitue un facteur d’inégalités important, accroissant les inégalités de santé.
Il constitue un nouvel exemple d’une politique de santé publique qui ne soucie que peu de l’impact réel sur sa population mais plus de sa communication. Il y a eu très peu de communication concrète sur ce dossier permettant un meilleur accès aux informations nécessaires.