Le chiffre est sans appel : 80% des Français considèrent qu’ils ne sont pas ou mal préparés face aux crises et catastrophes. Or dans un siècle marqué par l’émergence de crises écosystémiques, et face à l’augmentation d’événements extrêmes, très différents, amenés à se multiplier, il est urgent d’être prêts à y faire face. Une chose est certaine, il est possible de s’y préparer. Et cela tient en 7 propositions.
Des propositions testées au sein de la Croix-Rouge française et qui fonctionnent. Des propositions qui ne demandent qu’à être déclinées. Elles reposent sur chacun d’entre nous et surtout sur un engagement massif pour que chaque citoyen devienne acteur de sa propre protection. Et, bien sûr, de celle des autres. C’est sur le terrain et face à la réalité qu’elles prouvent leur pertinence et leur pleine efficacité.
Jeudi 10 mars, la Croix-Rouge française lançait son Campus des solutions avec une rencontre exceptionnelle associant experts locaux, nationaux et internationaux, acteurs de terrain et think tanks pour échanger autour de deux questions : comment améliorer la préparation des populations aux crises collectives et individuelles ? Comment faire de la santé mentale et du bien-être psychologique l’affaire de tous ?
Cette première édition s’est tenue dans le cadre d’un moment démocratique du pays, au cœur d’une crise sanitaire mais aussi à l’orée d’un conflit sur le continent européen que nous n’avons pas connu depuis la seconde guerre mondiale. Une crise qui a eu un véritable effet de sidération et dans laquelle la Croix-Rouge va prendre toute sa place pour répondre à l’urgence mais que beaucoup de concitoyens n’avaient pas forcément anticipée.
“Cette crise ukrainienne, cette guerre au cœur de l’Europe nous renvoie vers la thématique de la préparation, de l’anticipation. C’est l’essence même de notre projet associatif : mobiliser des compétences dans l’action de terrain, dans l’urgence, dans le relèvement, confirmer notre rôle d’auxiliaire des pouvoirs publics dans le domaine humanitaire, mais aussi prendre toute notre place pour préparer les concitoyens à faire face aux crises et à s’y préparer.” Philippe Da Costa, Président de la Croix-Rouge française.
Cette rencontre s’inscrit donc dans un plaidoyer nécessaire, en amont des élections présidentielle et législatives, pour que se concrétise une réelle prise de conscience : “7 propositions pour être préparés aux crises”.
Fidèle à son principe premier d’humanité, la Croix-Rouge française s’engage pour porter la voix des plus vulnérables et promouvoir l’engagement citoyen et la place des associations. Ancrée depuis plus de 150 ans dans les territoires de métropole et d’outre-mer, la Croix-Rouge française participe quotidiennement à construire une société mieux préparée, plus engagée et en bonne santé.
Face aux défis posés par le climat, les enjeux sanitaires et sociaux, et la situation géopolitique mondiale, les acteurs de la Croix-Rouge française répondent présents avant, pendant et après les crises. En agissant pour prévenir et éduquer, protéger et relever les populations par le lien social, la Croix-Rouge française est un catalyseur majeur de l’énergie citoyenne.
Pour être en capacité de répondre à l’émergence de nouveaux risques, la Croix-Rouge française souhaite apporter ces premières solutions concrètes à mettre en œuvre au cours des 5 prochaines années pour construire une société plus résiliente. Surtout, une société qui se sent prête, qui a confiance en elle et en les autres.
1ère proposition – Instaurer une journée nationale d’exercice et de préparation aux crises
> 80% des Français considèrent qu’ils ne sont pas ou mal préparés face aux crises et catastrophes
C’est en expérimentant, par une mobilisation et une coopération concrète et sur le terrain, que la population sera préparée à faire face aux catastrophes. C’est le meilleur moyen d’apporter une réponse collective et globale, dans un esprit de société apprenante.
2e proposition – Garantir un accès à la formation aux gestes et aux comportements qui sauvent tout au long de la vie. Cet accès doit permettre de former 80 % de la population française d’ici 5 ans
> 52 % de la population française dit connaître assez mal ou très mal les gestes qui sauvent*.
La formation aux gestes et aux comportements qui sauvent est l’affaire de chacun et chacune tout au long de la vie. Elle ne doit pas être réservée aux seuls professionnels et spécialistes. Cette formation doit être proposée à l’école, en entreprise et à la retraite.
3e proposition – Désigner un coordonnateur national chargé de nous préparer à mieux gérer les crises
> 6 mois : C’est le temps que nos 9 000 secouristes ont attendu avant d’être autorisés à vacciner le grand public après le lancement de la campagne de vaccination
Une crise, cela s’anticipe. Et surtout cela se prépare. La crise liée au Covid-19 l’a montré, il est essentiel de mieux prévoir juridiquement les étapes de préparation et de réponse aux crises pour sortir d’une gestion dans l’urgence en permanence.
4e proposition – Déployer une “option engagement” dans le cursus scolaire et universitaire
L’engagement, cela s’apprend, et ce, dès le plus jeune âge. L’éducation est mère de toutes les batailles, il n’est jamais trop tôt pour devenir un citoyen responsable et développer des compétences psychosociales utiles tout au long de la vie. Dès l’école, il faut apprendre aux plus jeunes à écouter, venir en aide et inventer de nouvelles solutions pour lutter contre l’isolement, la précarité et rebondir.
5e proposition – Valoriser et reconnaître les compétences développées par les jeunes dans le cadre de leur engagement
> 40 %, c’est la part de jeunes de 18 à 30 ans qui donnent une partie de leur temps bénévolement (source : INJEP, 2021)
L’engagement, et notamment le bénévolat, favorise la confiance en soi, le lien avec les autres et aide à combattre le stress et l’anxiété. Les compétences acquises au cours de cette expérience de bénévolat sont aujourd’hui importantes dans un curriculum vitae et de plus en plus recherchées dans le milieu professionnel.
6e proposition – Garantir les conditions d’un parcours d’engagement “tout au long de la vie”
> 4, c’est le coefficient multiplicateur des heures de bénévolat d’urgence à la Croix-Rouge française en 2020 où les activités spécifiquement liées au Covid ont mobilisé 817 000 heures.
Étudiants, salariés, retraités… chacun peut être appelé à s’engager à plusieurs moments de la vie. Il est donc indispensable d’adapter et de multiplier les formes d’engagement pour répondre aux envies de chacun et à leurs disponibilités.
7e proposition – Déployer un “Plan quinquennal pour la santé mentale et le bien-être psychologique”
> 230 000 personnes ont été accompagnées sur notre dispositif de soutien psychologique Croix-Rouge Écoute depuis mars 2020
Avec ses 23,4 milliards d’euros, la santé mentale est le premier poste de dépense pour l’Assurance maladie. Et la crise liée au Covid-19 a révélé l’ampleur des difficultés psychologiques et psychiques des Français, méconnues ou invisibles jusque-là, notamment chez les plus jeunes. Une souffrance souvent tue, cachée, faisant l’objet de discriminations et de stigmatisations. Il y a donc urgence à faire de la santé mentale et du bien-être psychologique l’affaire de tous et d’adapter les politiques publiques.
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