Suite au signalement de plusieurs cas graves chez de très jeunes enfants ayant été partiellement ou totalement nourris avec des boissons autres que le lait maternel et ses substituts, l’Anses s’est autosaisie de l’évaluation des risques liés à ces produits dans l’alimentation des nourrissons de la naissance à un an. L’expertise réalisée par l’Agence montre que ces boissons de consommation courante ne permettent pas de couvrir intégralement les besoins nutritionnels spécifiques des nourrissons. L’Anses considère donc que ces produits ne doivent pas être utilisés, que cela soit à titre exclusif ou même partiel, chez l’enfant de moins de un an. Elle rappelle également que le lait maternel est l’aliment de référence adapté aux besoins du nourrisson, et qu’hors allaitement seules les préparations pour nourrissons et préparations de suite (à base de protéines animales ou végétales) peuvent couvrir les besoins de l’enfant de moins d’un an.
L’offre en boissons présentées comme des laits (boissons végétales de type soja, amandes, riz, etc.) connait un fort développement sur le marché français. Pour des raisons variées comme des allergies, des intolérances ou par simple choix alimentaire certains consommateurs se tournent vers ces produits ou des laits d’origine non bovine (lait de chèvre, de brebis, etc.).
Récemment plusieurs cas graves chez de très jeunes enfants ayant été alimentés avec de tels produits ont été signalés à l’Anses qui s’est autosaisie de l’évaluation des risques liés aux boissons autres que le lait maternel et ses substituts dans l’alimentation des nourrissons de la naissance à un an. Le résultat de ce travail est publié aujourd’hui.
La première année de vie est celle où la croissance est la plus importante. Le nourrisson est donc particulièrement dépendant d’une alimentation adéquate, lui permettant de couvrir ses besoins nutritionnels afin d’assurer sa croissance et son développement. Les boissons de consommation courante telles que les boissons végétales apparentées à des laits ou les laits d’origine non bovine n’ont pas été formulées pour l’enfant de moins de un an. L’analyse menée par l’Anses, montre que, même si ces produits n’ont rien d’intrinsèquement dangereux, ils ne permettent pas de couvrir intégralement les besoins des nourrissons.
Les troubles décrits chez les nourrissons ayant été alimentés avec ces boissons sont d’autant plus graves que leur usage est exclusif et prolongé. De telles pratiques peuvent en effet entrainer en quelques semaines un état de malnutrition ou des désordres métaboliques sévères pouvant conduire à des complications infectieuses et aller jusqu’au décès de l’enfant. Compte tenu de la sensibilité des nourrissons à toutes carences, même momentanée, l’Anses considère donc que ces produits ne doivent pas être utilisés chez l’enfant de moins de un an.
L’Agence rappelle que le lait maternel est l’aliment de référence adapté aux besoins du nourrisson, et qu’hors allaitement, seules les préparations pour nourrissons et préparations de suite (lait premier âge et deuxième âge) qu’elles soient formulées à partir de protéines animales ou végétales permettent de couvrir les besoins du nourrisson.
L’Agence rappelle, par ailleurs, l’importance de l’équilibre de l’alimentation maternelle au cours de la période de grossesse et d’allaitement. En effet d’éventuels déficits d’apport en vitamines et minéraux se répercutent sur le nourrisson. Certains modes d’alimentation pouvant conduire à des déficits doivent faire l’objet de précautions ou d’un suivi spécifique. Une attention toute particulière doit être accordée aux femmes ayant une alimentation de type végétalien ou végane (ne consommant aucun produit d’origine animale) qui doivent recevoir une complémentation en vitamine B12 pendant la période de la grossesse et de l’allaitement.
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