Les constats sont connus. Le manque des soignants dans les hôpitaux le manque de médecins en ville mettent en danger l’accès aux soins vitaux et non vitaux. Les 1.200 réunions de concertation annoncées dans les territoires dans le cadre des travaux du Conseil national de la refondation sont sans doute utiles, mais nos concitoyens n’ont plus le luxe d’attendre un énième plan… qui fonctionnera ou pas.
Il faut passer l’été et avancer vite. Être pragmatique. À cet égard, la profession infirmière qui a pour elle un effectif important, 750 000 dont 135 000 en ville, pourraient jouer un rôle plus opérationnel en première ligne.
L’idée est simple et de bon sens. Elle consiste à mobiliser une équipe constituée d’une infirmière volontaire, d’un ambulancier et ou d’une aide-soignante pour assurer une permanence et prendre en charge les demandes de soins non programmés et les petites urgences 16h/24h dans un bassin de population de 10.000 habitants. Cette infirmière de première ligne serait déclenchée sur appel du SAMU, d’une plateforme de régulation libérale, ou d’une structure de coordination comme les services d’accès aux soins (SAS) et des communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) là où elles existent.
L’infirmière de première ligne serait équipée d’un smartphone professionnel pour échanger avec le médecin référent, un spécialiste ou un urgentiste. Et lorsque c’est possible, elles pourraient être dotées d’une mallette médicale et de médicaments d’urgence. Cette mallette embarquerait les dispositifs connectés essentiels pour évaluer un patient (tension artérielle et oxymétrie de pouls, électrocardiogramme, échographie portable, kit de biologie, défibrillateur, etc.) permettant à l’infirmière en lien avec un médecin référent de garde ou du SMUR de poser un diagnostic et de mettre en œuvre les protocoles de soins préalablement arrêtés.
L’infirmière serait formée dans le cadre d’une formation continue ou d’une valorisation des acquis pour celles qui ont plus de 5 ans d’expérience professionnelle à leur actif.
L’infirmière de première ligne en lien avec un médecin de référence, pourrait traiter trois cas sur quatre sur place, évitant le recours aux urgences et l’encombrement des cabinets médicaux. Elle prendrait en charge directement les petites blessures, brûlures, entorses, les pathologies courantes (rhumes, angines, otites, cystites, et autres…).
Cette façon de travailler existe déjà et elle est très efficace chez les sapeurs-pompiers. Dans plusieurs départements cette organisation a été mise en place, permettant de réserver les médecins pour les cas complexes et les urgences vitales. Elle serait en outre très supportable pour les finances publiques et ne coûterait pas plus de 18 centimes par jour par habitant des bassins de vie où cette solution serait déployée.
Les infirmières, dont les compétences ont fortement progressé, sont partantes. Les élus locaux ne demandent que ça. Alors, Madame la ministre de la Santé et de la Prévention, osez !
Contact : Fédération nationale des infirmiers (FNI) – secretariat@fni.fr
En effet les compétences infirmières ont beaucoup progressé et pourraient prendre en charge un certain nombre de responsabilités
Un seul hic ! elles manquent aussi cruellement dans les services