Ce mardi, Emmanuel Macron a refusé la démission de la Première ministre Élisabeth Borne « afin que le gouvernement puisse demeurer à la tâche et agir en ces jours ». Pourtant, dans le même temps, Madame la Ministre de la Santé et de la Prévention, Brigitte Bourguignon, a annoncé quitter ses fonctions compte tenu des résultats aux législatives et ses services ont annulé le rendez-vous (enfin) obtenu par Jeunes Médecins il y a quelques jours pour évoquer la situation catastrophique du système de santé.
Cette situation de latence ne peut pas perdurer, car elle repousse encore le temps du dialogue social et la prise de mesures rapides et d’envergure pour les soignants et leurs patients. Organisations syndicales, établissements, soignants, patients, élus, ont besoin d’un nouvel interlocuteur au Gouvernement, clairement identifié.
Après un mandat marqué par le mépris des corps intermédiaires, Jeunes Médecins, syndicat représentatif de la nouvelle génération de médecins diplômés, et unique syndicat à rassembler en son sein les médecins hospitaliers comme les médecins libéraux, s’inquiète de ne pas avoir été encore reçu et entendu par le Gouvernement, près de deux mois après la réélection du Président de la République, Emmanuel Macron.
Pour rappel, sous le précédent mandat, Jeunes Médecins a été à plusieurs reprises mis à l’écart des discussions lancées par le Gouvernement, jusqu’à ce que le Conseil d’État soit obligé d’enjoindre au Ministre de nous intégrer aux négociations.
Jeunes Médecins le rappelle avec force : les réformes dont le système de santé a besoin doivent émaner des nouvelles générations de praticiens, et ne pourront pas se faire sans elles. Les réformes portées par ceux qui nous ont précédé nous ont conduit à l’impasse dans laquelle se trouve aujourd’hui le système de santé français : pas de personnel médical et paramédical en nombre suffisant pour assurer la permanence des soins partout sur le territoire.
Jeunes Médecins invite donc le Président de la République à nommer au plus vite un nouvel interlocuteur clairement identifié au sein de son Gouvernement remanié et à redonner de la place au dialogue social, dans un contexte politique post-législatives qui appelle une modification majeure des orientations politiques et des méthodes de travail et de concertation.