Les Conseils départementaux de l’Ordre des médecins en Île-de-France viennent d’autoriser les médecins libéraux qui bénéficient d’un remplacement, à poursuivre leur activité en parallèle de ce remplacement durant les mois de juillet et août prochains.
En effet, selon le Code de la santé publique, « Le médecin remplacé doit cesser toute activité médicale libérale pendant la durée de son remplacement. Toutefois, des dérogations à cette règle peuvent être accordées par le conseil départemental, dans l’intérêt de la population lorsqu’il constate une carence ou une insuffisance de l’offre de soins. »
Si cette initiative a vocation à améliorer l’offre des soins, elle risque de ne pas rencontrer le succès escompté, sauf à ce que les médecins ne prennent pas de congés en famille cet été. Or, après deux ans de crise sanitaire, les congés des soignants sont une nécessité pour éviter l’épuisement professionnel, en milieu hospitalier, comme en pratique libérale. Bien qu’elle soit moins étudiée et donc moins connue, la santé des praticiens libéraux est en effet fragile. Une étude menée par les Docteurs Ariel Frajerman et Jean-François Costemale-Lacoste a mis en lumière la détresse psychologique dont souffrent une partie des médecins libéraux (fin 2020, 7 médecins libéraux sur 10 souffraient de burn-out).
S’ils prennent leurs congés, il y aura donc peu de remplacés et de remplaçants à travailler ensemble, en même temps. Néanmoins, l’initiative est louable, et Jeunes Médecins pense qu’il serait utile que cette dérogation soit prolongée en septembre et pour la durée du second semestre de l’année. Une telle mesure permettrait de soulager les praticiens libéraux, d’augmenter quantitativement l’offre de soins sur les territoires franciliens, et de faire mieux connaître la pratique libérale aux nouveaux diplômés.
Plus globalement, Jeunes Médecins souhaite que le Gouvernement travaille sur un statut hybride « remplaçant – installé », pour inciter les jeunes médecins diplômés à exercer sans les obliger à s’installer définitivement. Moins de démarches administratives, des rétrocessions réajustées, et une meilleure protection sociale seraient des atouts pour développer ces remplacements en libéral.
Quand on sait qu’un grand nombre de médecins diplômés ne s’installent pas du tout ou prennent du temps pour s’installer, facilitons leur exercice au bénéfice des patients !
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