Santé Publique France vient de publier le BEH n°14.
Résumé du contenu :
- Activités à risque d’exposition au plomb et saturnisme chez les enfants de familles de gens du voyage en Charente, 2017-2019, de Gilles Brabant (Santé publique France – Nouvelle-Aquitaine) et coll., auteur correspondant : Stéphanie Vandentorren (Santé publique France, Saint-Maurice)
À la suite du signalement d’un cas de saturnisme chez les enfants de familles de gens du voyage en Charente en 2015, l’Agence régionale de santé de Nouvelle-Aquitaine a lancé une étude de 2017 à 2019 afin de décrire l’exposition au plomb des enfants de cette population. L’objectif de cette étude était de repérer et décrire les cas de saturnisme et d’identifier les facteurs de risque d’exposition au plomb.
L’investigation incluait la passation d’un questionnaire par famille en face-à-face par les travailleurs sociaux de deux centres sociaux de Charente, préalablement formés, et la réalisation d’un prélèvement sanguin de tous les membres de la famille pour mesurer la plombémie. En cas de saturnisme, une enquête environnementale sur les lieux de vie des enfants a été menée.
Parmi les 100 enfants âgés de 24 mois à 17 ans avec un résultat de plombémie, 40 enfants avaient une plombémie supérieure au seuil d’intervention de 50 µg/L ; 13 de ces enfants avaient une plombémie supérieure à 100 µg/L. Le fait d’être un garçon âgé entre 11 et 14 ans et de participer aux activités à risque de contamination, augmentait de manière significative la moyenne géométrique des plombémies. Parmi les activités à risque, le démontage de voitures, le brûlage de matériaux pour en séparer les métaux, ainsi que le découpage et la manipulation de ferraille étaient le plus souvent cités. Les aires de ferraillage présentaient des taux de contamination au plomb de la terre largement supérieurs au seuil de 300 mg/kg préconisé par le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) pour la mise en œuvre d’un dépistage.
Malgré un faible nombre de prélèvements, les niveaux de plombémie détectés lors de ce dépistage incitent à renforcer le dépistage du saturnisme sur l’ensemble des enfants issus de la population des gens du voyage, y compris ceux âgés de plus de 6 ans.
- Comparaison de la prise en charge thérapeutique du syndrome coronaire aigu en 2006 et 2016 en France et analyse de son impact sur la létalité à 1 an, de Victoria Gauthier (Université de Lille, Inserm, CHU Lille, Institut Pasteur de Lille, U1167 – RID-AGE – Facteurs de risque et déterminants moléculaires des maladies liées au vieillissement, Lille) et coll., auteur correspondant Aline Meirhaeghe (Institut Pasteur de Lille)
L’objectif du travail était de comparer la prise en charge thérapeutique des syndromes coronaires aigus (SCA) en 2016 par rapport à 2006 et d’estimer l’impact de cette évolution sur la létalité à 1 an par le calcul de la fraction préventive (FP).
L’enquête portait sur des patients pris en charge en 2006 et 2016 pour un SCA incident dans les trois régions surveillées par les registres français des SCA. La FP des traitements a été estimée.
L’étude comprenait 2 023 patients en 2006 et 1 173 en 2016. À la phase aiguë, les taux d’angioplasties, de prescription d’antiagrégants de nouvelle génération et de statines ont augmenté en 10 ans. Après un épisode STEMI (ST-Segment Elevation Myocardial Infarction), la FP des angioplasties avec pose de stent actif est passée de 10% à 59% (+49%) et celle des antiagrégants a progressé de 86% à 98% (+12%). Après un épisode NSTEMI (Non-ST-Segment Elevation Myocardial Infarction), la FP des angioplasties avec stent actif a progressé pendant la période de 19% à 45% (+26%) et celle des antiagrégants de 62% à 95% (+33%).
En sortie d’hospitalisation, les taux de prescription, déjà élevés en 2006, ont peu progressé, à l’exception de la rééducation fonctionnelle (+14% après un SCA STEMI). La FP des antiagrégants a augmenté de 57% à 78% en 2016 par rapport à 2006, après un SCA STEMI, en raison de leurs effets bénéfiques sur la létalité. La létalité à 1 an est restée stable, autour de 11%.
Les taux de prescriptions des principaux traitements ont augmenté en 2016 par rapport à 2006, sans bénéfice notable sur la létalité à 1 an.
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