Doctolib a ouvert ses services aux pratiques alternatives et du bien-être suscitant une profonde incompréhension des professionnels de santé réglementés.
D’une part, Les Libéraux de Santé (LDS) déplorent le manque de vigilance dont la plateforme a fait preuve dans le contrôle de ses clients professionnels, qui a permis à de faux-praticiens d’utiliser Doctolib pour offrir leurs services (comme en a témoigné récemment un journaliste) et propager des méthodes contestables.
D’autre part, les LDS regrettent que Doctolib, en ne distinguant pas clairement ces deux catégories sur son interface, alimente un flou entre la prise de rendez-vous avec des professionnels de santé inscrits au code de la santé publique – et celle donnant accès à des praticiens du secteur du « bien-être ». Si l’exercice de ces derniers n’est pas illicite, les LDS rappellent que la plupart d’entre eux ne sont pas réglementés et qu’ils relèvent du registre du commerce.
Les Libéraux de Santé, attachés à la médecine fondée sur les faits, dénoncent fermement ces dérives qui favorisent l’errance thérapeutique et entraînent des pertes de chances pour les patients. Les LDS appellent Doctolib à opérer sans tarder dans son offre une distinction claire, entre professions de santé réglementées et acteurs du bien-être.
La situation très dominante dont jouit Doctolib sur la prise de rendez-vous médicaux en ligne, lui impose des devoirs qui s’imposent à sa logique économique. Ces devoirs sont envers les professionnels de santé, sans lesquels cette société n’aurait pu émerger, et plus encore envers les patients et le système de santé. C’est le moment pour Doctolib de monter qu’elle est une société à mission au service de l’intérêt collectif.
Au-delà, les LDS interpellent le Gouvernement sur sa part de responsabilité dans cette situation. En effet, le contournement de la réglementation relative aux Maisons de santé pluriprofessionnelles (MSP), permet l’installation d’acteurs du bien-être aux côtés des professions de santé réglementées, et participe ainsi à la confusion vis-à-vis des patients. Si bien que, dans certaines MSP, la contiguïté des locaux au sein d’un même immeuble avec des professions de santé tend à légitimer certains acteurs du bien être aux yeux des patients. Les Libéraux de Santé demandent au Gouvernement de prendre ses responsabilités sur ce sujet en modifiant les textes actuels.
Les Libéraux de Santé (LDS) regroupent les 11 principaux syndicats représentatifs de professionnels de santé libéraux : les CDF, la CSMF, la FFMKR, la FNI, la FNO, la FNP, la FSPF, le SDA, le SDB, le SML et le SNAO, qui partagent la même vision de l’exercice libéral et de ses valeurs (indépendance, responsabilité, solidarité). Les LDS sont attachés au système conventionnel.
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