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« Sephora sème la confusion et dénature la profession de pharmacien », estime Pharmazon (Communiqué)

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Dans son édition du 21 septembre, LSA, magazine professionnel dédié au secteur de la consommation, titrait en gros et gras : « Sephora s’attaque au marché de la parapharmacie ». Une « révélation » reprise aussitôt par le mensuel Capital sur son site internet sous le titre « Sephora se lance dans la parapharmacie ».

Selon ces articles, l’enseigne de parfumerie teste depuis le printemps dernier un « coin parapharmacie » dans un de ses magasins parisiens et propose sur son site internet certains de ces produits de parapharmacie.

« Associer le mot « parfumerie » à celui de « parapharmacie » est un dangereux raccourci sinon une tromperie. Une pharmacie proposant de la parapharmacie c’est une augmentation de l’offre faite aux patients. La désignation d’un produit de parapharmacie ne peut se concevoir que dans le cadre d’une pharmacie, dans les autres espaces ce sont des produits cosmétiques ou des accessoires de toilette » déclare Jean Meyer pharmacien membre de l’association Pharmazon.

Et il a raison, il suffit de regarder la définition du Petit Robert sur le mot « parapharmacie » : Ensemble des produits sans usage thérapeutique que l’on peut trouver en pharmacie.

Pharmazon alerte sur une dangereuse dérive !

Le pharmacien n’a jamais autant été au cœur de notre santé. Parfaitement identifié par les Français, il assure des services et des missions vitales. Sans lui l’accès quasi permanent à des soins de qualité ne serait plus garanti : garde de nuit 7/7 jours week-ends et fériés compris, conseil, vaccination, dépistage, écoute, aide et incitation à l’observance, mais aussi collecte des médicaments périmés, des vieilles radiographies, ou encore des déchets dangereux (dasri) en vue de leur élimination… Rien à voir avec la parfumerie. Les produits vendus en officine ne sont pas des produits ordinaires, de grande consommation.

Si, en plus des médicaments sur ordonnances, les pharmaciens proposent aujourd’hui à leur clientèle des produits de parapharmacie, c’est pour élargir la gamme de leurs services paramédicaux au moment où les Français sont confrontés à une accumulation des désertifications : celle des médecins, des infirmiers, celle parfois des hôpitaux ou cliniques… Ils le font en mettant leur compétence médicale au service de la sécurité du plus grand nombre et en garantissant la qualité sanitaire des produits proposés à la vente.

Aujourd’hui, de nombreux maux courants du quotidien comme les infections gynécologiques, les surinfections, la petite otite, les coups de soleil… sont pris en charge par les pharmacies, compétentes pour délivrer des médicaments sans ordonnance. Un rôle indispensable. Voulons-nous demain que la confusion des mots amène à une prise en charge de notre santé par les parfumeries, les grandes surfaces ?..

Favoriser la confusion des genres et – in fine – des missions, comme le fait Sephora en associant parfumerie à parapharmacie relève d’une mise en danger de la profession de pharmacien en même temps que de la sécurité sanitaire des Français.

Voulons-nous favoriser la pénurie de pharmacies alors que 3000 ont déjà disparu de nos villes et villages en six ans ? Voulons-nous favoriser leur disparition au moment où nous avons tant besoin de la compétence et de la présence des 21 900 officines sur le territoire pour dépister le Covid, vacciner..?

Les pharmacies sont aujourd’hui en danger. Notamment par manque de personnels. Près de 17 000 postes sont vacants dans les officines, faute de diplômés, de candidats.

Audrey Lecoq, fondatrice de Pharmazon, se confie :

« Aujourd’hui ce sont 1000 places non pourvues dans les facs de pharmacie. Ce métier si nécessaire devrait pourtant être une vocation. Je ne suis pas Pharmacien de formation, mais je suis une patiente, et s’il y a une certitude que nous pouvons tous avoir, lorsqu’un soucis de santé survient dans nos vies, le pharmacien est toujours là, y compris la nuit, le weekend. Il ne faut pas trouver cela normal, il faut au contraire l’apprécier et le préserver. A force de les malmener, de leur arracher des parties de leur métier…il ne faudra pas s’étonner de ce que l’on va créer… Nous sommes en train de détruire le magnifique système de santé français qui nous est pourtant tellement envié!!!»

Contact : emmanuel@diffusis.com

1 commentaire sur “« Sephora sème la confusion et dénature la profession de pharmacien », estime Pharmazon (Communiqué)”

  1. Par curiosité, de quels dangers parle t-on ?
    La mise en vente de certains produits en parapharmacie n’est-elle pas simplement le fruit d’une décision marketing et la conséquence d’un positionnement marché ?
    Les parapharmacies ont depuis longtemps envahi nos grandes surfaces (chez Monoprix notamment), tandis que la « fusion » pharmacie/parapharmacie/parfumerie est réelle dans les pays anglo-saxons (superdrug, boots …) mais a t-elle mis la population en danger ?
    Depuis le temps, il doit exister des chiffres montrant les avantages et les risques de telles stratégies pour la santé de la population non ? Les utiliser permettrait d’aller au-delà des idéologies.

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