L’Académie anticipe une augmentation inédite en 2023 des pénuries, tensions et ruptures de stocks, et des arrêts de commercialisation ou des abrogations d’AMM, sachant que le nombre de signalements est déjà passé de 871 en 2018 à 3278 au 30 septembre 2022, augmentation qui ne s’explique pas uniquement par l’obligation renforcée de déclaration des ruptures à l’ANSM.
Dans ce contexte alarmant, elle recommande de :
Organiser des États généraux sur la politique du médicament, en les associant aux réflexions en cours sur le même sujet au niveau européen, pour repenser le système actuel de fixation des prix des médicaments anciens indispensables qui conduit progressivement à une diminution de l’offre.
Arrêter d’urgence de baisser les prix par classes thérapeutiques, cette méthode ne prenant en compte ni les difficultés techniques en fonction de la galénique (médicaments injectables vs comprimés ou solutions buvables), ni la nécessité de disposer de formes/dosages souvent produits en petites quantités, à la limite de la rentabilité, mais essentiels au traitement de populations particulières de patients.
Revaloriser les prix des médicaments anciens indispensables, notamment injectables, peu onéreux mais coûteux en termes de production du fait d’une technicité sans cesse en évolution.
Déterminer dans l’urgence une liste des médicaments indispensables afin de pouvoir donner des instructions claires au Comité économique des produits de santé (CEPS).
De même, dispenser ces médicaments de la clause de sauvegarde et les faire plutôt bénéficier d’un régime de prix spécifique.
L’Académie est également très préoccupée de constater l’absence de l’Industrie pharmaceutique dans les priorités du plan gouvernemental de sobriété énergétique. 4 Elle exhorte les pouvoirs publics à exempter à très court terme des éventuels délestages à venir les sites de production de médicaments, spécialement ceux produisant des médicaments injectables. Arrêter l’approvisionnement de ces usines en électricité ne manquera pas d’entrainer l’arrêt des centrales de traitement d’air, l’arrêt de la boucle d’eau… et l’obligation de jeter des lots alors que ces produits sont de première nécessité pour les besoins de santé publique.
Contact : nicole.priollaud@orange.fr
Je comprends mieux pourquoi la Ribavirine a été arrêtée me laissant sans traitement bien toléré pour mon hépatite C. Je suis scandalisé que les pouvoirs publics jouent ainsi avec la santé des français. Un jour, ils vont devoir rendre des comptes car entre ça, l’essence et l’électricité, ça commence à faire beaucoup! On est vraiment gouvernés par des incapables!