Le Directeur général de l’OMS transmet le rapport de la troisième réunion du Comité d’urgence du Règlement sanitaire international (2005) (RSI) concernant l’épidémie multi-pays de monkeypox, tenue le jeudi 20 octobre 2022, de 12h00 à 17h00 CEST.
Le Comité d’urgence a reconnu que certains progrès avaient été accomplis dans la riposte mondiale à l’épidémie de monkeypox dans plusieurs pays depuis la dernière réunion, y compris les nouvelles informations sur l’efficacité des interventions comportementales et des vaccins. Le Comité a estimé par consensus que l’événement continue de répondre aux critères du RSI pour une urgence de santé publique de portée internationale (USPPI) et met en évidence les principales raisons de l’inquiétude persistante. Il s’agit notamment de la transmission continue dans certaines régions, de l’inégalité persistante de la préparation et de la réponse au sein des États membres de l’OMS et entre eux, d’un potentiel émergent d’impact sanitaire plus important sur les populations vulnérables, du risque persistant de stigmatisation et de discrimination, de la faiblesse des systèmes de santé dans certains pays en développement entraînant une sous-déclaration , le manque persistant d’accès équitable aux diagnostics,
Le directeur général de l’OMS exprime sa gratitude au président, aux membres et aux conseillers pour leurs conseils et souscrit à cet avis selon lequel l’événement continue de constituer une USPPI pour les raisons détaillées dans les actes de la réunion ci-dessous. Le Directeur général émet des Recommandations temporaires révisées concernant cette USPPI, qui sont présentées à la fin de ce document.
Actes de la troisième réunion du Comité d’urgence du RSI
La troisième réunion du Comité d’urgence du RSI sur l’épidémie multi-pays de monkeypox a été convoquée par vidéoconférence, le président et le vice-président étant présents en personne dans les locaux du siège de l’OMS, à Genève, en Suisse. Adhérents et Conseillers réunis par visioconférence. Onze des 15 membres et 6 des 9 conseillers du Comité ont participé à la réunion. Le Directeur général de l’OMS, dans son allocution d’ouverture , a souhaité la bienvenue au Comité, notant une baisse prometteuse des cas dans le monde, bien que les progrès dans les régions des Amériques et de l’Afrique soient moins certains, où les cas augmentent dans certains pays et que la sous-déclaration soit probable dans les autres.
Le Représentant du Bureau du Conseiller juridique a rappelé aux Membres et aux Conseillers leurs rôles et responsabilités ainsi que le mandat du Comité d’urgence en vertu des articles pertinents du RSI.
Le Déontologue de la Direction de la Conformité, de la Gestion des Risques et de l’Éthique a également rappelé aux Membres et aux Conseillers leurs rôles et responsabilités, notamment leur devoir de confidentialité quant aux débats des réunions et aux travaux du Comité ; ainsi que de leur responsabilité individuelle de divulguer à l’OMS, en temps opportun, tout intérêt de nature personnelle, professionnelle, financière, intellectuelle ou commerciale susceptible de donner lieu à un conflit d’intérêts apparent ou direct. Chaque membre et conseiller présent a été sondé. Aucun conflit d’intérêts n’a été constaté.
Il a été noté qu’un Membre s’est retiré du Comité en raison d’autres engagements
La réunion a été confiée au Président du Comité d’urgence, le Dr Jean-Marie Okwo-Bele, qui a présenté les objectifs de la réunion : fournir des vues au Directeur général de l’OMS sur la question de savoir si l’épidémie de monkeypox dans plusieurs pays continue de constituer une USPPI et, le cas échéant, d’examiner les recommandations temporaires proposées aux États parties.
Présentations
Les représentants du Brésil, du Ghana et du Soudan ont informé le Comité de la situation épidémiologique dans leur pays et de leurs efforts de riposte actuels.
Le Secrétariat de l’OMS a informé le Comité de la situation épidémiologique mondiale ainsi que de l’évolution rapide des connaissances dans la compréhension des manifestations cliniques et de l’évolution de la maladie. Les détails peuvent être trouvés dans la mise à jour épidémiologique hebdomadaire et dans le 8 ème rapport de situation externe.
L’OMS met régulièrement à jour les informations par le biais des rapports de situation externes. Toutes les données sont également disponibles et le nombre de cas est mis à jour quotidiennement sur ce lien : 2022 Monkeypox Outbreak : Global Trends (shinyapps.io).
Le Secrétariat a noté que, depuis la détermination de l’USPPI le 23 juillet 2022, de nombreux autres pays ont rapidement répondu à l’épidémie avec une gamme d’interventions de santé publique et que les cas diminuent dans le monde. Néanmoins, le tableau est mitigé et, dans l’ensemble, l’évaluation des risques menée par le Secrétariat de l’OMS conclut qu’au 18 octobre 2022, le risque pour la santé publique reste modéré à l’échelle mondiale ; Au niveau régional, le risque a été évalué comme étant élevé dans la Région OMS des Amériques, passant d’élevé à modéré dans la Région européenne, restant modéré pour les Régions OMS de l’Afrique, de la Méditerranée orientale et de l’Asie du Sud-Est, et restant faible dans la Région du Pacifique occidental.
Le Secrétariat a présenté son plan stratégique de préparation, de préparation et d’intervention pour le monkeypox 2022 et l’appel de financement mondial récemment publié. Dans le but d’arrêter l’épidémie mondiale de monkeypox, le plan articule trois objectifs : arrêter la transmission interhumaine, protéger les personnes vulnérables et minimiser la transmission zoonotique. Cinq composantes essentielles sous-tendent la réponse mondiale : coordination des urgences, surveillance collaborative, protection communautaire, soins sûrs et évolutifs, et contre-mesures et recherche.
Après les présentations, les membres du Comité et les conseillers ont engagé le Secrétariat et les pays présentateurs dans une séance de questions-réponses.
Séance délibérative
Le Comité s’est réuni à nouveau en réunion à huis clos pour examiner les questions relatives à la question de savoir si l’événement continue de constituer une USPPI et, dans l’affirmative, pour examiner les recommandations temporaires proposées, rédigées par le Secrétariat de l’OMS conformément aux dispositions du RSI.
Le président a rappelé aux membres du Comité et aux conseillers la définition d’une USPPI en vertu du RSI : un événement extraordinaire, qui constitue un risque pour la santé publique d’autres États par propagation internationale, et qui nécessite potentiellement une réponse internationale coordonnée.
Le Comité a noté avec préoccupation que les données provenant des milieux à faible revenu font largement défaut, avec peu d’informations disponibles pour déterminer si la transmission observée en Afrique est principalement zoonotique ou pour déterminer le rôle de la transmission interhumaine, y compris par contact intime ou sexuel. De nombreux milieux à faible revenu ont une capacité de diagnostic insuffisante et n’ont pas encore accès aux vaccins ou aux traitements, bien qu’ils aient clairement le taux de létalité signalé le plus élevé de toutes les régions, et peu d’informations sont disponibles pour savoir si les autorités envisagent leur utilisation ou demandent des fournitures.
Le Comité a noté que dans les milieux à revenu élevé où l’épidémie s’est déclarée pour la première fois, les informations préliminaires suggèrent une baisse significative du nombre de nouveaux cas de monkeypox signalés. Les données nécessaires pour déterminer les contributions respectives des divers facteurs à ces déclins doivent encore être entièrement collectées et analysées.
Ces facteurs pourraient inclure : l’adoption de comportements sexuels plus sûrs parmi les populations à haut risque ; la réduction saisonnière des grands rassemblements favorisant les comportements sexuels à risque ; la forte acceptation du vaccin dans les communautés touchées et l’augmentation des taux de vaccination pré- et post-exposition ; éventuellement une augmentation de l’immunité à la suite d’une infection parmi les populations à haut risque ; et les artefacts de surveillance résultant de la baisse de la présentation des patients et des tests pour les cas moins graves. Alors que l’évaluation et la recherche ont établi qu’une participation plus faible aux activités à haut risque a contribué à ralentir l’épidémie, le Comité a exprimé des inquiétudes quant à la durabilité de ces tendances, les premiers signes d’hésitation à la vaccination dans quelques régions dans un contexte général d’acceptation très élevée des vaccins ; et une concentration croissante de cas parmi les communautés minorisées.
Le Comité a noté la nécessité de recueillir des preuves sur les moteurs et les interventions qui ont conduit à un changement de comportement positif. et une concentration croissante de cas parmi les communautés minorisées. Le Comité a noté la nécessité de recueillir des preuves sur les moteurs et les interventions qui ont conduit à un changement de comportement positif. et une concentration croissante de cas parmi les communautés minorisées. Le Comité a noté la nécessité de recueillir des preuves sur les moteurs et les interventions qui ont conduit à un changement de comportement positif.
Le Comité a noté la concomitance épidémiologique du monkeypox, du VIH et d’autres infections sexuellement transmissibles, et s’est dit préoccupé par les issues graves et les décès plus fréquents chez les personnes vivant avec le VIH qui sont immunodéprimées et/ou ne reçoivent pas de traitement antirétroviral, en particulier dans les milieux mal desservis et à faibles ressources.
Le Comité a exprimé sa profonde préoccupation face aux inégalités persistantes et émergentes dans la réponse à l’épidémie et a noté l’impératif de mécanismes, d’engagements et d’actions qui garantiront l’équité dans l’accès aux diagnostics, aux traitements et aux vaccins. En outre, le Comité a appelé au respect des droits de l’homme pour tous, y compris ceux des communautés marginalisées vulnérables à la stigmatisation ; certains membres ont réitéré leur point de vue selon lequel les lois, politiques et pratiques d’acteurs étatiques ou non étatiques qui criminalisent ou stigmatisent les comportements homosexuels consensuels peuvent entraver les interventions d’intervention.
Il a été informé que les meilleures pratiques de santé publique incluent une approche de réduction des méfaits avec des efforts pour surmonter les obstacles causés par les politiques et les lois qui criminalisent l’homosexualité ou contribuent autrement à la stigmatisation et à la discrimination et entravent les efforts pour contrôler l’épidémie.
Dans l’ensemble, les conditions qui ont justifié la détermination de l’USPPI persistent, car l’épidémie de monkeypox continue de constituer un événement extraordinaire qui pose un risque de santé publique par propagation internationale, pour lequel des vagues épidémiques supplémentaires peuvent encore être observées, et continue de nécessiter une intervention coordonnée. réponse internationale pour réduire l’impact de l’épidémie. Bien que deux membres aient exprimé leur point de vue selon lequel l’événement ne constituait pas et ne constitue pas une USPPI, ceux-ci ont été tempérés par des inquiétudes quant aux conséquences négatives potentielles de la levée de la déclaration à ce stade.
Conclusion
Le Comité a collectivement avisé le Directeur général de l’OMS que l’épidémie de monkeypox dans plusieurs pays continue de répondre aux critères inclus dans la définition de l’USPPI fournie par l’article 1 du RSI. Bien que des points de vue aient été exprimés selon lesquels l’événement ne constituait pas et ne constituait pas une USPPI, le Comité a collectivement reconnu que les critères intégrés dans la définition de l’USPPI pourraient ne pas être adéquats à l’heure actuelle pour informer le directeur général de l’OMS quant à savoir si et quand ce PHEIC doit être résilié. À cet égard, le Comité a pris note du processus en cours concernant les amendements au RSI.
Les membres du Comité et les conseillers ont fourni leurs conseils pour les recommandations temporaires aux États parties, qui ont dans une large mesure poursuivi celles émises le 23 juillet 2022 par le directeur général de l’OMS. Le comité a indiqué la nécessité de surveiller le niveau d’adoption et le degré de mise en œuvre des recommandations temporaires par les États parties, afin de compléter les autres modalités et approches programmatiques qui sont en place pour soutenir et surveiller la riposte des pays aux épidémies.
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