Le 17 novembre 2022, l’ISNI, syndicat représentatif des médecins en formation de toutes les spécialités, appelle à une nouvelle mobilisation face au mépris affiché du gouvernement. Ce mouvement est soutenu par Jeunes Médecins, l’UFML-S, Avenir Spé et Le Bloc afin de faire front commun et résister ensemble.
Résister ensemble à un Gouvernement qui se trompe de méthode et de réponses, car c’est la seule façon de lui faire entendre raison !
En effet, ce gouvernement n’est pas à une contradiction près. Il lance en grande pompe le Conseil national de la Refondation en Santé – censé faire émerger la grande réforme du système de santé des professionnels eux-mêmes – mais il a déjà fixé le budget 2023 qu’il veut dédier au système de santé dans le projet de la loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) déposée à l’Assemblée nationale.
Il affiche partout la concertation comme méthode, mais il fait jouer le 49.3, empêchant ainsi tout débat parlementaire sur ce même projet de loi. Il veut lutter contre l’intérim, mais il ne prévoit aucune mesure d’attractivité des carrières hospitalières. Il veut lutter contre la pénurie médicale, mais il repousse d’une année l’installation des médecins généralistes et envoie les étudiants en stage dans des zones sans médecins pour les encadreurs. Il veut que la médecine de ville redevienne attractive, mais il n’envisage aucune revalorisation de la consultation qui n’a augmenté que de 2 euros en 10 ans.
Dans le même temps, il n’apporte aucun changement nécessaire par la crise des vocations et de l’accès aux soins, et les réformes qu’il mène vont à l’encontre de toutes les évidences !
Résister ensemble pour l’avenir de la profession et l’accès aux soins, car c’est la meilleure manière d’obtenir des avancées plus rapides pour tous !
La situation nous oblige : les millions de patients sans médecin traitant, les délais de plus en plus longs pour accéder à son médecin traitant comme à l’ensemble des autres spécialités, les milliers d’étudiants en médecine et médecins éprouvés par les conditions d’exercice. Au-delà de nos particularités, nous sommes tombés d’accord sur la nécessité de reconstruire une force médicale digne de ce nom, capable de porter ces revendications au plus haut niveau et faire entendre une voix qui contraste. Nos syndicats n’ont jamais été décisionnaires lors des précédentes négociations conventionnelles. Alors, quel renouveau dans le débat et les propositions peut-on espérer lorsque les interlocuteurs ne changent pas ?
L’ISNI, Jeunes Médecins, l’UFML-S, Avenir spé et Le Bloc font front commun pour ouvrir une nouvelle voie et empêcher que notre système tourne en rond car les mêmes personnes prônent les mêmes recettes depuis trop longtemps.
Alors que les négociations conventionnelles s’ouvrent et que le PLFSS 2023 arrive au Sénat, nous alertons sur l’importance de revaloriser l’exercice médical et de soutenir des propositions qui vont dans le sens de l’efficacité du soin et du bon usage de l’argent public. Dans un contexte où l’État et les collectivités territoriales dépensent beaucoup d’argent pour la santé de nos concitoyens, il faut qu’il soit bien dépensé.
De ce point de vue, nous réitérons notre attachement au paiement à l’acte qui soutient une activité quantitative dans un contexte de diminution du nombre de médecins et l’impérieuse nécessité de voir le tarif de la consultation revalorisé pour favoriser l’installation de médecins libéraux dans tous les territoires et accompagner le développement de cette activité médicale, de plus en plus lourde et complexe.
Contacts : president@jeunesmedecins.fr