Perte de chance, perte de sens, départs en nombre de soignants et de praticiens hospitaliers ont pour conséquence une surmortalité dissimulée par l’État qui réagit seulement aux à- coups médiatiques.
Nous praticiens hospitaliers appelons à l’aide nos concitoyens, les malades et leur famille, les journalistes, les élus pour réaliser un état des lieux objectif de la situation sanitaire que nous subissons toutes et tous dans notre quotidien. Avant d’aller vers les solutions certainement miraculeuses du Conseil National de la Refondation sur son versant Santé, nous voulons ancrer les besoins réels de la population en termes de santé sur le plan somatique, psychique, social et sociétal. Nous voulons analyser les causes profondes de ce malaise qui se propage et qui tue pour asseoir, la qualité des soins, comme la qualité de vie des soignants et des praticiens sur des principes sains.
La vision holistique du patient, c’est-à-dire sa prise en charge dans sa globalité, la qualité et la sécurité des soins et la relation humaine définissent ce qui fait sens dans les métiers du soin. Aujourd’hui, ces objectifs deviennent inatteignables, faute de nous en donner les moyens Le « bon soin » serait-il relégué au rang de promesse par nos tutelles ?
Le mensonge organisé du « tout va bien » dans cet « Hôpital-entreprise » obsédé par la rentabilité financière et qui en a perdu toute humanité n’a que trop duré !
Nous avons besoin que tous les soignés, nos concitoyens, les soignants et les praticiens, les journalistes, les élus se mobilisent à nos côtés pour montrer les aberrations d’un système de santé à la dérive qui ne pense qu’à l’activité, aux économies de santé et qui condamne nos concitoyens à avoir une espérance de vie en bonne santé inférieure à celle des autres pays de l’OCDE.
La France n’a-t-elle pas une surmortalité liée au Covid de 30% supérieure à celle de l’Allemagne ? Cet été, entre le 1er juin et le 31 août, c’est 13 911 décès supplémentaires que Santé Publique France déclare en affichant que cette surmortalité serait due à la canicule ou au Covid en occultant les malades morts sur les brancards des urgences ou d’avoir passé jusqu’à dix jours sur ces mêmes brancards avec des retards de soins qui deviennent légion.
Action Praticien Hôpital, et ce qu’il reste de cette « armée sanitaire », soignants, praticiens en ville, dans le médico-social et à l’hôpital, engagés dans cette lutte invisible pour un juste soin en tout point du territoire sont encore votre bouclier sanitaire mais pour combien de temps encore ?
Le CNR Santé est une grande messe gouvernementale qui reprend les principes des grands débats et pourrait être un échec avant même d’avoir commencé. Action Praticien Hôpital défend sans détour l’approche territoriale de la santé avec une organisation claire des missions de soins à définir entre la ville, le médico-social et l’hôpital intégrant la permanence des soins. Cependant Action Praticiens Hôpital demande la réouverture d’une grande concertation nationale à l’image du Ségur de 2020 : mais cette fois-ci, il s’agit de la réussir en analysant les besoins de santé de la population, en analysant les besoins de santé de la population, les forces en présence.
Pour Action Praticiens Hôpital il est fondamental de donner les pistes nationales de la réforme impérative du système de santé tout entier et de l’hôpital public avant d’envisager les déclinaisons locales. Il sera également prioritaire de donner les moyens financiers nécessaires pour mener à bien cette réforme du pilier santé et de toute urgence.
Contact : eric.branger@gmail.com