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Bulletin épidémiologique hebdomadaire n°23 (Document)

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Le BEH n°23 vient de paraître.

A sommaire :

  • Impact de l’exposition domestique précoce à des polluants chimiques sur la morbidité respiratoire du nourrisson : résultats de la cohorte Paris, Céline Roda et coll., Université de Paris Cité, Inserm, Inrae, Centre de recherche épidémiologie et statistiques (CRESS), Paris

La qualité de l’air intérieur est une problématique majeure de santé publique en raison dutemps passé dans les espaces clos et de la diversité de sources de polluants. Les objectifs de cette étude sont de : documenter les  concentrations domestiques de polluants chimiques ; modéliser l’exposition domestique annuelle à des polluants chimiques et ; quantifier les associations entre les niveaux domestiques estimés et la santé respiratoire de l’enfant, au cours de sa première année de vie.

À partir de mesurages répétés, effectués dans un échantillon aléatoire de nouveau-nés de la cohorte Paris, des modèles prédictifs des concentrations annuelles de formaldéhyde, toluène et dioxyde d’azote (NO2) ont été construits et appliqués à l’ensemble des logements afin de reconstituer l’exposition des enfants de la cohorte et d’en étudier le lien avec les infections des voies respiratoires basses et la toux sèche nocturne.

Les modèles prédictifs ont permis d’identifier les déterminants des concentrations annuelles de formaldéhyde, toluène et NO2 : sources continues et caractère récent (panneaux de particules, parquet vitrifié, stratifié, flottant, peinture), sources discontinues (combustion) et paramètres de ventilation et de confinement. Après ajustement sur l’ensemble des facteurs de confusion, seule l’exposition au formaldéhyde était associée à la survenue des infections des voies respiratoires basses (sifflantes) et de la toux sèche nocturne, en particulier chez les enfants sans antécédents parentaux d’allergie.

Une exposition domestique aux polluants chimiques de l’air intérieur, tels que le formaldéhyde, est associée à la morbidité respiratoire du nourrisson. Ces résultats viennent appuyer les mesures prises par les pouvoirs publics concernant les émissions des matériaux.

  • Impact de l’exposition à la pollution atmosphérique d’origine automobile sur la morbidité respiratoire et allergique au cours de l’enfance : leçons de la cohorte Paris, Isabelle Momas et coll., Université de Paris Cité, Inserm, Inrae, Centre de recherche épidémiologie et statistiques (CRESS), Paris

Les objectifs sont de décrire la morbidité respiratoire et allergique des enfants de la cohorte Paris jusqu’à l’âge de 13 ans, et d’étudier son association avec l’exposition chronique à la pollution atmosphérique d’origine automobile (PAA), à différentes fenêtres d’exposition, en explorant les potentiels effets modificateurs.

Ce travail porte sur les 2 453 enfants de la cohorte Paris toujours suivis jusqu’à l’âge de 8-9 ans (64%). La morbidité est documentée au travers des prévalences des diagnostics d’asthme, d’eczéma et de rhume des foins et des prévalences annuelles des symptômes évocateurs de ces pathologies. L’exposition à la PAA a été estimée par les concentrations d’oxydes d’azote mesurées par les stations de fond du réseau Airparif durant la grossesse et modélisées par un modèle physico-chimique de dispersion pour les périodes post-natales. L’association entre l’exposition à la PAA aux différentes fenêtres d’exposition et la morbidité respiratoire et allergique (incidence, prévalence) est étudiée au moyen de divers modèles de régressions (Cox et logistiques), après ajustement sur les facteurs de confusion potentiels, avec recherche d’effets modificateurs.

Cette recherche montre des associations avec la PAA distinctes selon la fenêtre d’exposition et la maladie respiratoire/allergique considérées. L’exposition postnatale à la PAA est reliée aux maladies respiratoires allergiques durant l’enfance, alors que l’exposition prénatale ne l’est pas. La dermatite atopique n’est pas associée à l’exposition à la PAA. Des sous-groupes de population plus vulnérables sont mis en évidence, la présence d’antécédents parentaux d’allergie, notamment d’asthme, la survenue précoce d’infections des voies respiratoires basses, d’événements familiaux stressants majorant la sensibilité aux effets de la PAA.

Ces résultats confirment l’intérêt pour les pouvoirs publics de poursuivre les efforts de réduction des niveaux de PAA dans l’agglomération parisienne.

  • Evaluation quantitative d’impact sur la santé de la pollution atmosphérique sur le territoire de Bordeaux Métropole (période d’étude (2013-2015), Céline Garnier et coll., Observatoire régionale de santé de Nouvelle-Aquitaine, Bordeaux

Compétente en matière de qualité de l’air depuis le 1er janvier 2015, Bordeaux Métropole a souhaité disposer de données actualisées d’estimations des effets de la pollution de l’air sur la santé et sollicité l’Observatoire régional de santé de Nouvelle-Aquitaine pour les accompagner dans la réalisation d’une évaluation quantitative de l’impact sur la santé de la pollution de l’air (EQIS-PA).

L’EQIS-PA a été réalisée en s’appuyant sur les recommandations du guide EQIS de la pollution de l’air ambiant de Santé publique France. Les impacts sur la santé (effets à court terme des concentrations en particules fines de diamètre inférieur à 10 µm (PM10) et en dioxyde d’azote (NO2), et exposition chronique aux particules fines de diamètre inférieur à 2,5 µm (PM2,5) ont été calculés sur la période 2013-2015 via le logiciel AirQ+®.

Sur la période  2013-2015, les niveaux de concentrations des PM2,5 étaient de 13,4  µg/m3 et le fardeau de la pollution de l’air a été estimé à environ 600 décès par an au sein de Bordeaux Métropole, soit 11,2% de la mortalité. Une baisse de 30% de la concentration annuelle moyenne en PM2,5 observée sur la période 2013-2015 (soit une concentration atteignant le niveau mesuré en 2019) éviterait à long terme environ 300 décès par  an. Une telle baisse concernant le NO2 aurait permis d’éviter près de 40 décès par an.

Malgré les améliorations de la qualité de l’air au cours des dernières années, ces résultats permettent à la collectivité d’avoir un ordre de grandeur actualisé de l’impact sanitaire de la pollution atmosphérique sur son territoire. Il en ressort que la pollution de l’air reste un facteur de risque conséquent sur la métropole bordelaise, et que les actions en faveur de la réduction de la pollution de l’air doivent être poursuivies sur toutes les sources. Par ailleurs, la confrontation des scénarios de diminution de la pollution aux niveaux mesurés en 2019 permet d’estimer les bénéfices sanitaires d’une amélioration de la qualité de l’air.

Contact : presse@santepubliquefrance.fr

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