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Une épidémie sous faible surveillance (Communiqué)

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Cette année encore, les chiffres des découvertes de séropositivité au VIH communiquées par Santé Publique France (5013 cas en 2021), confirment l’état alarmant de la surveillance de l’épidémie dans notre pays depuis maintenant trois ans. Avec seulement 59% de déclarations obligatoires renseignées par les biologistes et les cliniciens en 2021, la baisse de l’exhaustivité se poursuit, rendant de plus en plus compliquée une analyse sérieuse et approfondie de l’évolution de l’épidémie de VIH sur le territoire.

De la qualité et de l’exhaustivité des données issues de la déclaration obligatoire dépend pourtant directement notre capacité à mener des estimations fines et actualisées de la prévalence et de l’incidence du VIH, c’est-à-dire tout simplement notre capacité à mesurer au plus juste l’épidémie « réelle », qui comprend les personnes infectées récemment ou non, diagnostiquées ou non, traitées ou non. Sans données brutes solides à la base, pas de lecture fiable possible de l’infection à VIH-sida. Or les derniers chiffres nationaux dont nous disposons sur la dynamique des nouvelles contaminations, fournis par l’ANRS, remontent déjà à la période 2013-2018 !

Contrôler voire espérer éradiquer une épidémie passe d’abord par le fait de pouvoir la connaître et la décrire. Des données parcellaires ne peuvent que mal orienter ou limiter l’efficacité de l’action publique. Car dès lors, comment penser des politiques de santé collant aux réalités des territoires et des populations exposées au virus ? Comment élaborer des actions répondant aux besoins des individus ?

Les autorités de santé doivent maintenant prendre la pleine mesure des conséquences d’une telle dégradation de la surveillance du VIH en France – qui ne peut plus à ce stade être attribuée à la seule crise sanitaire du Covid-19 – et engager dès maintenant les actions nécessaires à un recueil exhaustif et harmonisé des diagnostics sur le territoire national.

Ne pas se donner les moyens de documenter l’épidémie est une première étape vers une invisibilisation progressive du VIH. Nous, acteurs de la lutte contre le VIH-sida, exigeons que l’Etat revienne à un système de surveillance véritablement efficace et à la hauteur des enjeux actuels, dans une réelle perspective de fin d’épidémie.

 

Contact : cofferle@trt-5.org

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