Au fil des réunions avec la CNAM dans le cadre de la négociation d’une nouvelle convention médicale, une priorité majeure est apparue aux yeux du directeur de la CNAM : redonner rapidement aux médecins traitants les moyens de faire évoluer leurs pratiques au travers de moyens organisationnels, humains et financiers.
Il aura donc fallu plus de quinze ans à la CNAM pour prendre conscience de l’état d’épuisement et de désespérance des médecins traitants libéraux, résultats de la politique de santé menée depuis vingt ans par les gouvernements successifs. La mobilisation massive des médecins généralistes les 1er et 2 décembre a mis en avant cette souffrance où la plupart des médecins nous ont dit n’avoir plus rien à perdre.
Le directeur de la CNAM a donc annoncé, entre autres, une augmentation du forfait médecin traitant, un renforcement du développement des assistants médicaux, une hiérarchisation des actes cliniques en trois niveaux afin de prendre en compte la complexité de nos consultations.
Pour autant, l’essentiel n’a pas encore été abordé. Quels seront les niveaux de rémunération de ces consultations ? Lors de la séance de négociation du 15 décembre, le directeur de la CNAM a même suggéré, une convention durant cinq ans, que les revalorisations pourraient s’échelonner sur la durée de cette convention. L’effet d’un tel saupoudrage serait désastreux quant à l’objectif attendu de cette nouvelle convention, qui est de diminuer le nombre de Français sans médecin traitant et tout particulièrement celui des patients en affection de longue durée (ALD).
Cette convention médicale, par un investissement massif très rapide, doit créer un électrochoc auprès des médecins traitants qui, collectivement, rempliront leur devoir en améliorant l’accès aux soins. Qui peut avoir des doutes sur cette capacité des médecins généralistes alors qu’ils ont montré une grande agilité depuis trois ans pour répondre aux besoins de santé des Français avec les centres Covid en 2020, les centres de vaccination en 2021 et la prise en charge des soins non programmés devant la fermeture de nombreux services d’urgence en 2022 ?
Pour continuer sur cette voie, les médecins généralistes continuent à se mobiliser afin que l’État respecte leurs droits en leur donnant les moyens d’innover dans leurs organisations professionnelles et en mettant fin à l’indécence que représente une consultation de médecin traitant rémunérée à hauteur de 25 €.
Les Généralistes-CSMF, tout en soutenant toutes les formes que peut prendre l’expression de la colère des médecins généralistes, appelle l’ensemble de ces médecins à fermer leurs cabinets médicaux tous les samedis matin tant que la CNAM n’aura pas apporté de réponses concrètes aux demandes des médecins. Une telle fermeture permet de rappeler la demande de notre syndicat de mettre le samedi matin dans les horaires de permanence de soins ambulatoires (PDSA).
Contact : lesgeneralistes@csmf.org