L’UFML-S rappelle : pour prescrire en médecine libérale (obtenir le droit de remplacer) un médecin généraliste (MG) doit avoir validé son deuxième cycle de 6 ans et avoir effectué trois semestres de stages dont un chez le praticien. Soit 7 ans et demi.
Pour une infirmière en pratique avancée (IPA) il faut :
- 3 ans de formation infirmière (qui n’est pas une formation à la pratique de la médecine).
- 3 ans d’exercice comme infirmière (qui est un exercice différent de l’exercice médical).
Et pour acquérir l’accès direct du patient et le droit à la primo prescription (dont le diagnostic), cela nécessite 2 ans de formation. Soit 1 à 2 semaines par mois, 6 mois par an et 6 mois de stages sur les 2 ans. Le tout pour : » renforcer l’offre de proximité notamment dans les zones où les patients n’ont pas accès aux médecins « .
Pour un médecin généraliste, l’exercice médical se fait après 10 ans d’études usantes et difficiles, validées par des examens continus où en première année des jeunes étudiants se font recaler à 15/20. Pour les IPA, l’exercice médical fut-il partiel, se fait donc après six mois de stage et quatre mois de formations !
Il n’y a pas de petit acte en médecine générale. Une simple douleur dorsale peut être : traumatique, rhumatologique, pulmonaire infectieux, vasculaire, cardiaque, néoplasique, etc. La capacité à faire un diagnostic différentiel s’acquiert tout au long des années d’études : 10 ans pour un MG. Et cela s’affinera au fil des années de pratique. Il n’y a pas de renouvellement d’ordonnance, il y a des réévaluations de l’état global du patient.
A l’hôpital, les IPA évoluent au sein d’équipes de soin et dans une spécialité bien définies. En ville, sous la loi RIST, les IPA évolueront sur des territoires où il n’y a pas de médecin accessible, situation totalement différente.
Nous rappelons que le champ d’intervention de la médecine générale est très large. Une consultation pour un suivi cardiaque peut dériver sur la prise en charge d’une problématique respiratoire, neuropsychique, sociale…
La médecine générale est d’abord une spécialité clinique où, lors du colloque singulier qu’est la consultation, le médecin construit son raisonnement à partir de sa connaissance du patient, son interrogatoire, son examen clinique, ses symptômes et ses examens complémentaires si nécessaire. Un patient vient avec un ou plusieurs symptômes pas avec une maladie. En médecine générale, l’humilité s’impose : tous les médecins généralistes savent qu’il n’y a pas d’acte simple.
Construire une loi sur l’existence « d’actes simples » et de « renouvellement d’ordonnance », c’est nier ce qui fait l’essence même de la pratique de la médecine générale.
On ne trouve que ce que l’on cherche, on ne cherche que ce que l’on connait. Une formation parcellaire à la médecine ne suffit ni à l’examen clinique, ni au diagnostic, ni à la prescription médicale ! Les médecins sont formés à la lecture critique d’article ce qui les arme face à la pression de l’industrie pharmaceutique. Les scandales passés ou récents montrent combien cette formation est importante.
Nous insistons sur le fait qu’il existe des milliers de médecins qui disposent d’une des meilleures formations au monde, qui attendent des années avant de s’installer ou qui ne s’installeront jamais, parce que leur profession a été rendue non attractive par les politiques sanitaires successives.
Cette situation n’a pas à être acceptée ! Elle est l’urgence sur laquelle le Parlement devrait se pencher, au lieu de discuter d’une loi qui refuse l’amélioration de cette situation !
Ces médecins sont immédiatement disponibles, les IPA en exercice libéral sont très peu nombreux. Le raisonnement qui vise à dire « il n’y a pas de médecins, les Infirmiers diplômés d’État (IDE) seront immédiatement disponibles » est donc faux ! Les IPA seront, pour une majorité d’entre elles et d’entre eux disponibles dans quelques années !
L’UFML-S présentera dans quelques jours ses solutions pour rendre attractive la médecine libérale et répondre aux problématiques d’inégalité et de difficultés d’accès au soin.
Relations presse :
Laurent Payet / Sagda Draz / Langage et Projets Conseils
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