La journée mondiale de la santé va être l’occasion d’initiatives de mobilisations auxquelles participe la Coordination Nationale des comités de défense des hôpitaux et maternité de proximité pour que l’accès aux soins soit une réalité pour toutes et tous, dans la qualité et la proximité, pour que l’hôpital public retrouve les moyens de ce qui avait fait la qualité du système de soins français, pour que ses personnels ne soient plus méprisés.
- le 6 avril à partir de 18 h le procès des politiques de santé, salle Hénaff 85 rue Charlot 75003 Paris
- le 7 avril de 11 h à 15 h rassemblement devant le Ministère de la santé et de la prévention avec des témoignages de luttes dans d’autres pays.
Les inégalités en matière de prévention et d’accès aux soins n’ont jamais été aussi grandes à travers le monde. Des vaccins et des traitements Covid-19 salvateurs ont été déployés massivement dans les pays les plus riches, laissant de nombreuses populations sans protection. Les maladies infectieuses continuent de se développer dans les pays à plus faible revenu, sans que les progrès de la science et les médicaments soient à leur portée. En Europe, les politiques libérales menées depuis quarante ans ont mis à terre nos systèmes publics de santé et enrichi les entreprises multinationales.
Les pays les plus riches, dont la France en particulier, ayant sous- développé leurs formations médicales, jouent aujourd’hui de leur attractivité dans un marché sans régulation pour piller les compétences des pays en développement, au lieu d’assumer un rôle dynamique dans la formation des professionnels nécessaires au partage des connaissances et des progrès de la santé ».
À Madrid et à Londres, des dizaines de milliers de soignants ont manifesté récemment leur colère dans la rue.
La situation en France est tout aussi catastrophique ! Les déserts médicaux s’étendent ! D’après les chiffres gouvernementaux, 700 000 malades chroniques n’ont pas de médecins traitants. Ne parlons pas du reste de la population ! Et le ministre de la santé préfère communiquer qu’agir : il faudrait préparer l’avenir, former, former et rassembler toutes les énergies actuelles dans un service public de santé de premier recours, autour des centres de santé non lucratifs pour répondre à l’aspiration des jeunes médecins au salariat et au travail d’équipe avec d’autres professionnels sans que ce ne soit à la population à décider si sa pathologie relève du médecin inaccessible ou d’une infirmière de pratique avancée ! Et dans l’urgence, il faudrait rétablir l’obligation de participation à la permanence des soins.
À l’hôpital où l’alerte était lancée avant le COVID, les recettes qui ont échoué sont à nouveau utilisées. La loi de financement 2023 de la Sécurité sociale veut réduire les dépenses en limitant leur augmentation à un taux inférieur à l’inflation. La loi RIST limitant le recours à l’intérim, bien légitime, mais qui demandait anticipation, va être appliquée brutalement au 3 avril. Dans la précipitation le ministre de la santé et de la prévention bricole de nouvelles règles, perpétuant les inégalités avec les médecins titulaires du service public hospitalier, ce qui ne peut qu’amplifier les départs, alors qu’il faudrait aller vers une égalisation des revenus des médecins, quel que soit leur statut. Il bricole, tout en utilisant la mesure pour remodeler la carte des hôpitaux, fermer des structures de proximité, des services d’urgence, de chirurgie, de médecine, de réadaptation … et des maternités !
Le rapport du Pr Ville conseillant la fermeture de toutes les maternités faisant moins de mille accouchements par an est sorti au bon moment, pour justifier l’inacceptable. Alors que les indicateurs sanitaires de la périnatalité se dégradent, on continue les politiques d’éloignement des femmes des maternités, de création d’usines à bébé sous le prétexte de sécurité, d’une sécurité en papier ne considérant la femme et son enfant que de l’entrée à la maternité jusqu’à la sortie, alors que la vraie sécurité, c’est celle qui entoure toute la durée de la grossesse et de la période post-natale. Et chaque jour nous apprend un nouveau service menacé comme par exemple la maternité de Villeneuve sur Lot ou celle de Gisors.
A Lure les 12-14 mai la manifestation pour un Nouvel Elan pour Nos services Publics fera une large part au besoin de Sécurité Sociale et de services publics pour la santé.
Contact : cda12550@coordination-defense-sante.org