L’intelligence artificielle (IA), qui ambitionne de reproduire l’intelligence humaine par l’utilisation de l’informatique et des mathématiques, a émergé dès les années 1950, sous l’influence notamment des travaux d’Alan Turing. Selon l’OCDE, les start-up spécialisées dans l’IA ont attiré près de 12 % du capital-investissement mondial au cours du premier semestre de 2018, par rapport à 3 % en 2011. Les publications de recherche ont connu une tendance similaire, avec plus de 1,2 million de publications en 2019 contre moins de 40 000 en 2010. Par conséquent, l’IA est devenue une priorité croissante des autorités publiques. L’adoption depuis 2017 par de nombreux États de plans nationaux pour encourager son développement en témoigne.
En France, une stratégie nationale pour l’intelligence artificielle (SNIA) a été lancée en mars 2018, initialement dotée de 1 527 M€ de financements publics pour la période 2018-2022, suivie, en novembre 2021, par une nouvelle phase dite d’« accélération » annoncée pour la période 2022-2025, avec comme objectif de renforcer la compétitivité et l’attractivité de la France dans ce domaine.
Le rapport publié le 3 avril par la Cour des comptes constitue une évaluation in itinere de la SNIA, qui porte sur les volets « recherche » et « enseignement supérieur », soit les principaux volets en matière de financement.