Si la pandémie de Covid-19 a révélé certaines lacunes de notre système de santé, elle a aussi mis en lumière la vaccination en tant que levier essentiel de lutte contre le virus du SARS-CoV-2. Plus de 40 millions de français ont ainsi reçu une dose de vaccin en l’espace de 7 mois, reflétant un véritable défi industriel, logistique et sociétal. A quelques jours de la semaine européenne de la vaccination, qui se déroulera du 24 au 30 avril 2023, le Leem publie une plateforme de propositions avec pour enjeu de positionner durablement le vaccin au cœur des objectifs de prévention.
Trois années se sont écoulées depuis le début de la pandémie de Covid-19. Grâce à une mobilisation sans précédent des entreprises du vaccin et une coopération renforcée entre tous les acteurs, un premier vaccin a été mis à disposition en un temps record, offrant alors des perspectives nouvelles à une population mondiale majoritairement confinée.
Au-delà de son impact économique ou social, le Covid-19 a aussi entrainé une baisse des consultations médicales de routine à l’origine d’une « dette immunitaire ». A ce phénomène, s’ajoutent des couvertures vaccinales inférieures aux objectifs de santé publique, provoquant ainsi un risque de résurgence de certaines maladies. Au regard de cette situation, l’enjeu est désormais de redynamiser la politique vaccinale française, restaurer la confiance et réaffirmer sur le long terme le rôle central de la vaccination dans les stratégies de prévention.
Souhaitant contribuer à cette réflexion, les entreprises du médicament publient une plateforme de propositions articulée autour de 3 défis.
- Développer le leadership de la France et de l’Europe en matière de recherche et de production de vaccins
Si la recherche et la production de vaccins constituent une prouesse scientifique et industrielle avec une valeur sanitaire considérable, il y a aussi un intérêt économique capital à développer le leadership de la France en la matière. A cette fin, la crise du Covid-19 a permis l’émergence de certaines bonnes pratiques qu’il convient de renforcer : l’accélération et la simplification dans les prises de décisions, une collaboration optimisée entre les pouvoirs publics et les industriels, etc.
A la lumière des leçons acquises de la gestion de cette pandémie, les entreprises du médicament préconisent ainsi de pérenniser l’évaluation en temps réel des dossiers pour accélérer les délais d’accès au marché, ou encore de promouvoir dans le processus d’évaluation des vaccins une vision médico-économique moderne permettant de valoriser leurs externalités positives. Autre évolution souhaitable : constituer un guichet unique réunissant institutionnels, industriels et administration pour mieux coordonner les acteurs et leurs priorités !
2. Faire de la politique vaccinale un des piliers du système de santé
Le niveau de la couverture vaccinale varie significativement selon les vaccinations et les catégories d’âge, puisque celle-ci est par exemple élevée chez les enfants mais largement insuffisante chez les adultes. Une des explications réside dans le parcours vaccinal jugé trop complexe, éloignant ainsi certains Français de cet acte de prévention.
Forts de ce constat, les industriels du vaccin se réjouissent de l’extension des compétences vaccinales à de nouveaux professionnels de santé et appellent à mobiliser tous les partenaires potentiels pour faciliter l’accès à la vaccination (médecine du travail, médecine scolaire, collectivités locales, …). Le numérique, avec notamment le développement du carnet de vaccination électronique via Mon Espace Santé, est également un outil important sur lequel s’appuyer pour améliorer le suivi vaccinal, à condition d’encourager citoyens comme professionnels à l’utiliser et à le doter de toutes les fonctionnalités essentielles.
- Améliorer la confiance dans la vaccination et dans la science
Malgré la réussite de la campagne de vaccination contre le Covid au plus fort de la crise, les Français conservent une relation ambigüe à la vaccination. D’après un sondage réalisé par Odoxa pour le Leem[1], 73% des Français font confiance aux vaccins, contre 8 Français sur 10 pour les médicaments, ce qui montre que des efforts peuvent encore voir le jour pour accroître la confiance des citoyens. A commencer par la lutte contre la désinformation et les fake news en dotant notamment les professionnels d’outils appropriés, et en organisant des initiatives dédiées (chatbot, Mooc) sur le sujet pour le grand public.
Le Leem propose également la création – autour de profils experts complémentaires – d’un observatoire de l’adhésion vaccinale pour définir une stratégie d’information et de communication sur les vaccins et conduire des recherches en sciences sociales dans le domaine.
« Dans la continuité d’évolutions récentes, nous devons tous continuer à nous impliquer pour rendre la politique vaccinale plus claire, plus lisible et faire en sorte qu’elle soit comprise par tous, patients comme professionnels de santé. Au regard de ces objectifs, une information proactive, c’est-à-dire en amont des recommandations, régulière, sur mesure et davantage décentralisée est importante. Elle contribuera à mieux anticiper les besoins et à ramener les Français vers la vaccination. » explique Elsa Biais-Sauvêtre, présidente du Comité Vaccins du Leem.
Lien vers la plateforme vaccins
[1] Enquête réalisée par Internet en décembre 2022 auprès de 1005 personnes représentatives de la population française âgée de 18 ans et plus ; de 113 élus (10 députés et sénateurs, 51 élus municipaux, 52 élus départementaux et régionaux) ; de 306 professionnels de santé (102 médecins généralistes, 102 médecins spécialistes hospitaliers et 102 pharmaciens) ; de 53 jeunes médecins de moins de 35 ans.