La transplantation hépatique est un traitement très efficace des formes les plus graves de cirrhose, ainsi que des petits carcinomes hépatocellulaires localisés. Après la greffe, l’espérance de vie à 10 ans est d’environ 70%. Ces résultats exceptionnels pour une maladie mortelle à très court terme sont altérés par la rareté des greffons qui explique une mortalité de 10 à 15% en attente de la greffe, et conduit à utiliser des organes dits marginaux source de complications postopératoires graves.
Mais surtout, avec le long terme les malades greffés développent, sous l’effet du terrain qui les a amenés à la transplantation ou des traitements immunosuppresseurs, une véritable “maladie post-greffe”, faite de manifestations somatiques et de troubles psychiques parfois graves dont la prise en charge fait désormais l’essentiel de l’activité et de l’expertise des centres de greffe hépatique. Les enjeux de la transplantation hépatique, d’abord essentiellement médicaux et techniques, deviennent sociétaux et imposent de réviser l’organisation de cette thérapeutique.
RECOMMANDATIONS
Consciente des enjeux majoritairement sociétaux posés par l’activité de TH en France, l’Académie nationale de médecine formule les recommandations suivantes :
1 . renforcer les actions pour augmenter les prélèvements d’organes sur donneurs décédés en impliquant les associations , en proposant que le don d’organe soit inscrit au programme d’enseignement des collégiens et des lycéens, et en incitant à faire état de son choix pour le don de ses organes lors de la rédaction des directives anticipées,
2 . valoriser les actions visant à optimiser la qualité et le nombre de greffons disponibles en professionnalisant l’activité de prélèvement au sein de plateformes régionales de prélèvement-conditionnement-distribution des greffons,
3 . favoriser le développement d’un nouveau modèle d’organisation de centres de transplantation permettant en un lieu un suivi multidisciplinaire, comprenant en particulier des équipes d’addictologie indépendantes ainsi que des équipes dédiées à l’information tout au long du parcours de soin des patients,
4 . améliorer l’équité d’accès à la liste d’attente nationale et à la transplantation hépatique par la mise en place de réseaux régionaux et par une meilleure information du grand public et des professionnels de santé dans le cadre de leur formation initiale et continue,
5 . encourager et évaluer les activités de recherche cliniques et fondamentales des équipes au sein des organismes labélisés et adossées aux centres d’investigation cliniques de leurs établissements.
CONTACT PRESSE : Virginie Gustin – virginie.gustin@academie-medecine.fr