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Sodexo dévoile le 1er Baromètre de la dysphagie (Document)

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La dysphagie est une pathologie encore méconnue du grand public alors qu’elle est largement répandue dans la population. Selon les experts1, 30 à 70% des personnes âgées en EHPAD souffrent d’une forme de dysphagie. Elle entame les capacités de déglutition des personnes atteintes, les gênant au moment du repas et peut ainsi avoir de graves conséquences en termes de dénutrition et d’infections pulmonaires.

Aux Etats-Unis, depuis quelques années, le mois de juin est le « Mois international de la Dysphagie ». Est- ce l’opportunité en France d’en faire de même pour une prise de conscience collective ? Afin d’informer, sensibiliser, faire changer le regard sur cette pathologie.
Le 1er Baromètre de la dysphagie2 établi par Sodexo permet de dresser un panorama sur le regard porté par les professionnels de santé (médecins, infirmiers, aides-soignants, diététiciens, cadres de soins, …) sur ce trouble et d’apporter un éclairage sur les pratiques et bénéfices de sa prise en charge dans les établissements spécialisés (EHPAD et établissements pour personnes en situation de handicap).

Le résultat central de l’étude montre que la très grande majorité (85%) des personnels soignants interrogés perçoivent la dysphagie comme un sujet prioritaire dans la prise en charge globale des résidents et pourtant en parallèle, un manque de formation des professionnels de santé est observé, puisque plus de la moitié d’entre eux (57%) déclarent ne pas être formés spécifiquement à la dysphagie.

La dysphagie est identifiée comme étant un réel sujet de santé publique, et sa prise en charge un enjeu vital pour les résidents. Plusieurs autres enseignements se dégagent du Baromètre Sodexo de la dysphagie 2023 et apportent une lumière inédite sur la perception et la réalité de terrain vécue par les personnels de santé sur cette pathologie. Il ressort du baromètre que :

  • Des signaux positifs se dégagent des déclarations des soignants : absence d’appréhension des personnels quant à la prise en charge, satisfaction déclarée sur les moyens mis en œuvre dans les établissements
  • Des solutions existent dans la prise charge des personnes dysphagiques, notamment l’adaptation de la texture dans l’assiette qui est largement plébiscitée
  • Néanmoins, des progrès sont à faire concernant une meilleure information et formation des personnels soignants sur la pathologie.

Dans les établissements pour personnes en situation de handicap, ce sont 38 % des professionnels de santé qui estiment que plus de la moitié des résidents sont dysphagiques. En EHPAD, 26 % des professionnels estiment que 10 à 30 % des résidents sont atteints de ce trouble.

« Cette 1ère édition du Baromètre Sodexo de la dysphagie a vocation à devenir un indicateur régulier de référence sur la dysphagie. Ce baromètre est diffusé largement, et se veut utile à tous : pour nous, Sodexo, afin de mieux comprendre les besoins de demain, pour nos clients et prospects, mais également plus largement pour les professionnels de santé afin d’alimenter, je l’espère, la réflexion collective. » Cécile Lourenço, Directrice Innovation Sodexo Santé Médico-Social

Des points de satisfaction : au quotidien, les personnels soignants n’appréhendent pas la prise en charge et sont satisfaits des moyens mis en place

Sur le terrain, et au contact des résidents, près des 3⁄4 des professionnels de santé (74%) déclarent ne pas ou peu redouter la prise en charge de la dysphagie. Leur absence d’appréhension, selon eux, s’explique par la maîtrise du sujet (52%), l’habitude (32%) et le suivi de protocoles (31%).

Pour compléter ce paysage positif, près des 3⁄4 des professionnels dans leur ensemble (74%) estiment que les moyens mis en œuvre dans leurs établissements sont assez voire tout à fait suffisants.

Enfin, 53% des professionnels de santé déclarent « diagnostiquer » la dysphagie ; par « diagnostic » on entend 3 étapes : le dépistage, l’évaluation clinique et enfin le diagnostic spécialisé.

 

L’observation de terrain : la dysphagie sous l’angle des solutions apportées et des bénéfices procurés par sa prise en charge

L’adaptation de la texture des aliments est la solution largement la plus citée (70%) pour prendre en charge les résidents atteints de dysphagie.

La seconde marche du podium des solutions est occupée par la mise en relation avec un orthophoniste (34%), et la troisième est constituée par la mise en place de protocoles autour de l’environnement des repas (26%).

Selon les personnels de santé interrogés, une prise en charge adaptée a pour bénéfices chez les résidents : un regain d’appétit (37%), moins de fausses routes (26%), moins de gênes en avalant (20%), une meilleure lutte contre la dénutrition (19%) et une meilleure hydratation (8%).

Les deux bénéfices pour les professionnels eux-mêmes sont essentiellement une amélioration dans leur Qualité de Vie au Travail, sous l’angle psychologique : un regain de confiance (54%) et, sous l’angle relationnel : une relation améliorée avec le résident (22%).

« Les soignants sont très conscients des troubles de la déglutition et c’est une bonne chose. Mais il y a encore du chemin à faire pour que les recommandations soient partagées par tous les professionnels. L’IDDSI3 nous aide beaucoup pour cela, en définissant les textures précises dont les patients ont besoin. Nous devons encore sensibiliser tous les soignants aux gestes simples qui permettent de limiter les complications et améliorer la qualité de vie à table. » Xavier Cormary, orthophoniste et formateur sur les troubles de la déglutition des personnes âgées.

Des pistes d’amélioration à prendre en compte : les professionnels de santé témoignent d’une certaine méconnaissance théorique et d’un manque de formation spécifique

La prise en charge de la dysphagie est jugée prioritaire à 85%, cependant la pathologie en elle-même est assez mal connue des professionnels de santé qui évaluent leur connaissance du sujet à 5,8/10. Ils sont aussi 3/4 à déclarer ne pas connaître les recommandations liées à la prise en charge de la dysphagie, et 94% d’entre eux n’utilisent pas la classification des textures IDDSI.

En parallèle, un manque de formation des professionnels de santé est observé, puisque plus de la moitié d’entre eux (57%) déclarent ne pas être formés spécifiquement à la dysphagie. La principale source d’information est le partage entre collègues (45%). Viennent compléter ce Top5 : l’école (21%), l’expérience terrain (17%), les réseaux sociaux (16%) et la formation continue (16%).

En conclusion, il existe un réel enjeu de formation et d’information pour aider les équipes à : d’une part, faciliter et améliorer l’évaluation de la dysphagie depuis le dépistage, l’évaluation clinique au diagnostic spécialisé et, d’autre part, optimiser la prise en charge de la dysphagie et éviter le « tout-mixé » quand cela est possible.

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