L’Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire (INJEP) publie les résultats d’une enquête sur les Maisons sport-santé, dispositif emblématique de la stratégie nationale sport-santé pour lutter contre les inégalités de santé et d’accès aux activités physiques et sportives. Bien que l’essor de ces structures réunissant des professionnels du sport et de la santé soit rapide, l’enquête identifie plusieurs obstacles à leur développement.
Créées dans le cadre de la stratégie nationale sport-santé, les Maisons sport-santé (MSS) visent à lutter contre la sédentarité et ses conséquences néfastes sur la santé publique, notamment l’obésité et les maladies cardiovasculaires. Ce nouvel instrument de politique publique traduit une volonté de transition d’un modèle de soin curatif à un modèle de soin préventif et non médicamenteux dans la prise en charge et le traitement des pathologies.
Une enquête de l’INJEP met en lumière une adhésion forte des coordinateurs et coordinatrices des MSS aux politiques de sport-santé. Toutefois, le développement de ces structures, qui ciblent prioritairement les personnes atteintes d’affections de longue durée et les publics éloignés de l’activité physique et sportive, se heurte aux difficultés à mobiliser les médecins et à atteindre tous les publics, ainsi qu’à l’insuffisance de financements pérennes.
Choc des cultures professionnelles
L’enquête qualitative menée auprès de 30 Maisons sport-santé, révèle en effet un choc des cultures professionnelles entre experts du sport et professionnels de santé. Médecins, centres hospitaliers, infirmières, nutritionnistes, collectivités collaborent dans ces nouveaux espaces, mais leurs relations sont complexes, « faites de rencontres, d’échanges et de collaborations entre professionnels du sport et de la santé qui peuvent avoir des points de vue et des habitudes de travail divergents », écrit Akim Oualhaci, l’auteur de ce numéro. Si la mise en place de labels a renforcé la légitimité des MSS auprès des acteurs institutionnels, un travail de pédagogie et de conviction reste à mener auprès des professionnels de santé, médecins en premier lieu.
Du reste, selon les coordinateurs de MSS enquêtés, l’insuffisance et la disparité des financements, souvent non pérennes, constituent une entrave à l’action des MSS et à la mise en œuvre des politiques de sport-santé dans l’ensemble des territoires. Dernière difficulté : la difficulté à attirer tous les publics. Cela se traduit notamment par un déséquilibre dans la répartition sexuée des usagers où les femmes et les seniors prédominent.