Plusieurs mesures de gestion sont en discussion, alors que l’épidémie de dengue pourrait s’intensifier avec le retour prévu de la pluie. Un premier bilan du dispositif « Dengue sans ordo », déployé à Kourou en juin, a été dressé, la semaine dernière. Le dépistage reste essentiel pour pouvoir mettre en œuvre des mesures de gestion adaptées au territoire et rappeler aux patients les mesures individuelles à adopter. Pour la Toussaint, les agents de l’ARS et de la CTG se sont également rendus dans les cimetières pour rappeler les bons réflexes pour éviter la formation de gîtes larvaires.
Avec 1 599 cas confirmés depuis le début de l’année et alors que les derniers mois ont été particulièrement secs, la Guyane connaît une activité élevée au niveau de la dengue. Lors de la dernière épidémie, entre fin janvier 2020 et mi-juin 2021, 6 195 cas probables ou confirmés avaient été recensés, certes dans un contexte particulier puisque débutait l’épidémie de Covid-19. Alors que la saison des pluies devrait effectuer son retour dans les prochaines semaines, Santé publique France rappelle que le sérotype DEN-3, à l’origine de la quasi-totalité des infections cette année, « n’a pas été à l’origine d’une épidémie en Guyane depuis vingt ans, ce qui sous-entend une faible immunité de la population et laisse craindre une épidémie d’ampleur ».
Plusieurs mesures de gestion sont en discussion, en prévision d’une hausse des contaminations. Un premier bilan de l’opération « Dengue sans ordo », menée en juin à Kourou, a également été tiré. Pour rappel, durant tout ce mois, il était possible d’effectuer un dépistage de la dengue dans les laboratoires de la ville spatiale sans ordonnance de son médecin. Les objectifs étaient de permettre de se faire dépister alors qu’elles ne l’auraient pas fait s’il avait fallu consulter, de détecter le plus précocement possible des cas pour anticiper la gestion sanitaire associée et de permettre aux personnes d’être diagnostiquées plus tôt afin qu’elles mettent en œuvre des mesures de gestion individuelles adaptées comme utiliser des produits répulsifs ou dormir sous moustiquaire.
Les personnes ayant effectué un dépistage dans les laboratoires de Kourou en juin étaient invitées à remplir un questionnaire, afin d’évaluer le dispositif. Au total, 228 questionnaires étaient exploitables. Parmi les répondants, 77 % indiquaient s’être fait dépister sans ordonnance. Si cela ne permet pas de valider définitivement la pertinence du dispositif, le rythme des dépistages à Kourou était en nette hausse durant cette période. Parmi ceux s’étant présentés avec une ordonnance, certains ont indiqué être au courant du dispositif mais avoir préféré consulter un médecin tout de même. Ceux ayant opté pour « Dengue sans ordo » ont mis en avant la simplicité du dispositif et les délais de rendez-vous trop longs chez le médecin.
Avec ou sans ordonnance, le dépistage est essentiel tant pour la mise en place de mesures de gestion à l’échelle des territoires touchés que pour rappeler aux patients les réflexes à adopter lorsque l’on est infecté. Dans son dernier point épidémiologique diffusé la semaine dernière, Santé publique France rappelle les symptômes de la dengue et leur évolution : la phase fébrile de J1 à J4, la phase critique de J4 à J7 et la phase de récupération. Toute personne se sentant malade et présentant des symptômes tels une fièvre supérieure à 38,5° associée à des céphalées et des myalgies intenses doit se rapprocher immédiatement de son médecin traitant ou de l’hôpital, où la dengue sera recherchée dès l’apparition des premiers signes.
Tout tableau cliniquement évocateur de la dengue doit faire l’objet d’une recherche biologique :
- Par RT-PCR de J1 à J7 suivant la date de début des signes ;
- Par sérologie à partir de J5
- Indiquer la date de début des symptômes sur l’ordonnance.
De son côté, le service de démoustication de la Collectivité territoriale a débuté des actions d’épandage à Saint-Laurent du Maroni. La CTG a annoncé réaliser 3 791 visites à domicile et 246 opérations de ratissage chaque mois, en moyenne.