Le remplacement du dispositif de l’Aide médicale de l’État (AME) actuellement en vigueur, gratuit pour ses bénéficiaires, par un dispositif d’« aide médicale d’urgence » payant, tel que voté par le Sénat le 7 novembre 2023, serait très coûteux et inapplicable au vu des principes éthiques et déontologiques qui animent les professionnel·les de santé.
Sapant le principe fondamental de santé publique et de prévention, il exposerait d’une part l’ensemble de la population à un risque sanitaire majoré, la prise en charge précoce des problèmes de santé de personnes fragiles et vulnérables, notamment infectieux transmissibles, n’étant plus assurée, d’autre part les personnes concernées à des séquelles préjudiciables et à des soins plus lourds car plus tardifs, et de ce fait plus coûteux pour la société.
Il placerait les professionnel·les de santé face au dilemme de refuser des soins considérés comme « non urgents » pour respecter un texte de loi contraire à leurs valeurs et à l’intérêt de la santé des personnes et de la société, ou de continuer à soigner chaque personne sans se préoccuper de dispositions excluantes et inefficientes, au risque de se trouver hors la loi.
C’est pourquoi le Syndicat national des médecins de santé publique s’associe aux institutions et aux professionnel·les des secteurs sanitaire et médico-social demandant le maintien de l’AME.