L’Ordre national des infirmiers propose à la ministre de la Santé ses pistes de travail et rappelle que l’indépendance des infirmiers ne saurait être remise en cause
Quelques jours après l’intervention de Marisol Touraine devant le Sénat au sujet de la politique vaccinale de la France, l’Ordre des Infirmiers propose des pistes concrètes pour l’amélioration de la couverture vaccinale. Selon l’Ordre, les infirmiers devraient être largement autorisés à vacciner sans prescription, tout en préservant l’indépendance des professionnels.
Vers un élargissement du droit de prescription des infirmiers
Le président de l’Ordre national des infirmiers rappelle ses propositions formulées dès octobre 2012 pour améliorer la couverture vaccinale en France. L’Ordre avait notamment plaidé pour l’élargissement du droit des infirmiers à vacciner sans prescription médicale. « Je me réjouis de voir que ce sujet stratégique a été entendu par le ministère. Les infirmiers peuvent déjà vacciner contre la grippe saisonnière certains patients, âgés de plus de 65 ans ou atteints de certaines pathologies. Or ce sont justement les 18-64 ans qui sont les moins couverts ! Mettre fin à cette contradiction serait une mesure pragmatique de bon sens, dans un contexte où la prévention apparaît comme une clef pour la réussite des politiques de Santé » explique Didier Borniche, président de l’Ordre. « À l’heure où s’engage en France et en Europe une réflexion sur l’élargissement des compétences des professionnels de Santé, autoriser les infirmiers à pratiquer plus largement des soins qu’ils maitrisent déjà semble même une évidence. »
Garantir l’indépendance des professionnels
Si les membres du Conseil de l’Ordre affirment leur volonté de collaborer avec la ministre de la Santé pour, notamment, approfondir les « pistes en cours d’expertise » mentionnées au Sénat, ils rappellent que l’indépendance des professionnels ne saurait être remise en question. « N’autoriser les infirmiers à administrer des vaccins qu’au sein de structures telles que des pharmacies, comme cela a semble-t-il été suggéré par la ministre, reviendrait à élargir un droit tout en le limitant. Ces professionnels parfaitement compétents doivent pouvoir pratiquer leurs missions au sein même de leur lieu d’exercice – cabinet d’infirmier libéral, hôpital, PMI, établissement scolaire… D’autant que tout lien de subordination ou de salariat entrerait en conflit avec l’indépendance du travail des infirmiers, » poursuit Didier Borniche.
L’Ordre national des infirmiers réaffirme son attachement au dialogue et à la concertation avec le ministère de la Santé. Il sollicite une réunion de travail afin d’optimiser les compétences des infirmiers et accompagner leurs missions de prévention et d’éducation, essentielles et complémentaires des soins curatifs, pour atteindre les objectifs de couverture vaccinale en France.
A propos de l’Ordre national des infirmiers
Avec plus de 133 000 inscrits, l’Ordre national des infirmiers est le deuxième des sept ordres de professions de santé en France. Il est chargé par la loi de veiller à maintenir les principes éthiques et à développer la compétence, indispensables à l’exercice de la profession. Il contribue à promouvoir la santé publique et la qualité des soins. Il assure la défense de l’honneur et de l’indépendance de la profession d’infirmier. Il en assure la promotion.
Il participe au suivi de la démographie de la profession d’infirmier et étudie l’évolution prospective des effectifs de la profession au regard des besoins de santé.
Il accomplit ses missions par l’intermédiaire des conseils départementaux, des conseils régionaux ou interrégionaux et du conseil national de l’ordre.
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