Depuis quelques années, les maladies cardiovasculaires et les accidents vasculaires cérébraux (AVC) se situent en France au deuxième rang des causes de mortalité, après les tumeurs, du fait d’une diminution continue du nombre de décès cardio-vasculaires en lien avec l’amélioration de la prévention et de la prise en charge thérapeutique. Néanmoins, chez la femme, ces maladies restent la première cause de mortalité.
Les facteurs professionnels susceptibles d’augmenter les risques de maladies cardiovasculaires sont souvent étudiés séparément les uns des autres alors qu’en réalité l’exposition est multiple. Une meilleure connaissance des multi-expositions permet une meilleure évaluation des risques professionnels qui constitue une étape clé de la démarche de prévention, afin de préserver la santé et la sécurité au travail.
Le but de cette étude était de décrire la multi-exposition de la population française salariée à un ensemble de nuisances (chimiques, physiques, psychosociales…) ayant des effets sur le système cardiovasculaire à des fins de prévention. Pour cela, des indicateurs (quantitatifs et qualitatifs) de la multi-exposition aux nuisances ayant un effet sur le système cardiovasculaire par grand secteur d’activité et domaine professionnel dans la population française de travailleurs salariés ont été déterminés à partir de l’enquête Sumer 2016-2017.
L’étude s’est aussi attachée à la description de l’exposition à des nuisances susceptibles d’amplifier une exposition à une nuisance donnée ayant un effet sur le système cardiovasculaire. La multi-exposition à un ensemble de nuisances ayant un effet sur le système cardiovasculaire a aussi été décrite dans deux sous-populations vulnérables : les femmes en âge de procréer et les salariés séniors (55 ans et plus).
Cette étude basée sur l’enquête Sumer 2016-2017 a mis en évidence qu’en France, la multi-exposition des salariés à des nuisances ayant des effets sur le système cardiovasculaire est fréquente puisque 6,8 % des salariés (soit environ 1,7 millions, 1,5 millions d’hommes et 150 000 femmes) ont été exposés, au cours de la dernière semaine travaillée avant l’enquête, à au moins une nuisance chimique, au bruit et à au moins une contrainte psychosociale ayant un effet sur le système cardiovasculaire. Cette multi-exposition est aggravée pour une très grande majorité d’entre eux (84,6 %) par au moins une exposition au froid ou à la chaleur, la manutention de charges lourdes et le travail exigeant de façon habituelle une position forcée d’une ou plusieurs articulations.
La prévention des maladies cardiovasculaires en milieu professionnel présente donc un véritable intérêt en termes de santé publique. Cette prévention doit notamment être orientée à destination des ouvriers de moins de 45 ans dans les domaines de l’industrie et de la construction, des femmes en âge de procréer et des séniors qui sont des populations particulièrement à risque.
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