Depuis 2022, la valse gouvernementale n’en finit pas et c’est la Santé qui trinque ! Les ministres n’ont pas le temps d’être « au fait » des dossiers, qu’ils sont déjà remplacés par des successeurs tout aussi « éclairs », dépourvus de la volonté et de la capacité politique d’obtenir à Bercy ou l’Élysée les arbitrages nécessaires, et réduits ainsi à faire de la com’ la plus grande politique santé de ces dernières années.
Alors, qu’importe la « durée de vie » du tout nouveau ministre délégué chargé de la Santé et de la Prévention, il ne faudra probablement pas attendre longtemps pour que les médecins (et notamment les jeunes), hospitaliers comme libéraux, soient les victimes collatérales de la nomination de M. Frédéric Valletoux, connu pour ses positions odieuses à leur égard et son soutien aux politiques de santé les plus inefficaces.
Bienvenue à un ministre délégué à la Santé qui déteste les médecins ! Comme président de la Fédération des Hôpitaux de France puis comme député, il les a largement dénigrés et a régulièrement alimenté les clichés à leur égard, comme s’il s’attelait à leur « faire payer » la pénurie médicale. Les médecins libéraux sont les premiers à en souffrir : ils ne seraient, à ses yeux, pas assez structurés, pas assez mobilisés pour la permanence des soins, pas assez portés sur l’intérêt général, et qu’importe ceux qui dénoncent un exercice libéral physiquement et moralement invivable, pour lui, « l’attractivité de la médecine libérale ne passe pas par moins de contraintes et moins d’exigences » ! Il y a un an, ils ont été des milliers de médecins dans la rue pour faire reculer, avec succès, la première loi qui porte son nom.
Bienvenue à un ministre délégué à la Santé qui a soutenu le Ségur de la Santé, cet accord ô combien vexatoire, qui a mobilisé tous azimuts 30 milliards d’euros pour l’hôpital, au prix de nombreuses injustices salariales entre les professionnels (on pense notamment aux PH qui ont perdu 4 ans d’ancienneté), et sans être capable d’endiguer le naufrage d’un système de santé dont le déficit ne cesse d’augmenter !
La critique facile de M. Frédéric Valletoux passe d’autant plus mal qu’on apprend dans Le Figaro qu’il est le fils d’un ancien patron de Dexia, la banque qui a fait perdre des milliards à l’État il y a dix ans du fait des emprunts toxiques que les hôpitaux ont contractés auprès d’elle.
Bienvenue à un ministre délégué à la Santé qui a court-circuité la démocratie sociale par deux fois pour faire passer en force par la loi des mesures qui relèvent des négociations conventionnelles. Cette méthode en dit long sur son sens du dialogue social et sa considération pour les syndicats représentatifs de la profession.
M. Frédéric Valletoux disait d’un « bon ministre de la santé » qu’il devait être « volontariste » et « audacieux » ! Alors, il est temps de sortir des annonces polémiques, de cesser d’opposer hôpital et médecine libérale, et de faire preuve d’empathie et d’ambition pour une profession qui soigne des millions de concitoyens chaque jour. S’il pense résoudre la crise sanitaire actuelle sans médecins, le Ministre se fourvoie et Jeunes Médecins attend d’obtenir son premier rendez-vous au Ministère pour le rappeler.
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