Suite aux annonces du premier ministre Gabriel Attal sur la santé, l’UFML-S oscille entre surprise, étonnement et colère.
L’UFML-S est extrêmement surprise des annonces du premier ministre sur la médecine, alors même que la concertation qui préside à celles-ci a été totalement absente.
Nous relevons qu’il aura fallu 5 ans pour que la problématique des rendez-vous non honorés « les lapins » que nous avons portés depuis 2018 soit prise en compte par le gouvernement…
Si nous nous satisfaisons de la mise en place d’une pénalisation des patients qui font preuve d’incivisme en volant des rendez-vous à d’autres patients qui en auraient besoin, nous nous étonnons cependant de la méthode qui consisterait à ce que les sommes soient prélevées par les plates-formes de rendez-vous dans un système équivalent à celui des « no-show » pratiqué par les hôtels. La médecine n’est pas un commerce et les patients ne doivent pas faire une avance de frais aux plates-forme de rendez-vous.
S’agissant de l’augmentation du numerus apertus annoncée à 16 000 en 2027, nous rappelons que la médecine est aussi un compagnonnage qui s’apprend au « lit du malade » et qui nécessite donc la présence d’enseignants ou de chargés d’enseignement au plus près des internes avec, si l’on veut maintenir le niveau de qualité, un nombre d’internes limités par chef de clinique. Rien dans les déclarations du premier Ministre n’annonce l’augmentation du nombre de chefs de clinique, former pour former ne peut servir de politique.
L’UFML-S rappelle qu’il y a, au moment où nous écrivons ce communiqué de presse, plus de 20 000 médecins prêts à s’installer, qui ont bénéficié de la meilleure formation du monde grâce à l’école de médecine de France. Ils ne s’installent pas au sortir de la faculté, et attendent 8 à 10 ans pour le faire car le risque de l’installation est supérieur au bénéfice. Nous demandons à ce que tout soit mis en œuvre pour raccourcir le délai d’installation de ces jeunes médecins en médecine libérale, que tout soit mis en œuvre pour que le bénéfice à l‘installation devienne supérieur au risque. Or, rien dans les annonces de Gabriel Attal ne laisse percevoir une amélioration des conditions d’installation. Il est plus important de rendre attractive la médecine libérale et de favoriser les installations des jeunes médecins que d’aller envoyer des émissaires à l’étranger pour piller les capacités médicales de pays fragilisés.
S’agissant de la psychiatrie nous dénonçons une non prise en compte de la grave et dramatique crise que connait la psychiatrie et la pédopsychiatrie qui ne peuvent se satisfaire de bricolage et d’affichage. La prise en soin des plus fragiles est le socle d’une société évoluée. Nous demandons des moyens conséquents pour le développement de la psychiatrie et de la pédopsychiatrie libérale.
Sur l’accès direct aux spécialistes. Nous ne pouvons qu’avoir un sentiment de colère lorsque nous entendons le premier ministre parler d’expérimentation de consultations directe auprès des spécialistes. Cela nie l’existence même du rôle du médecin généraliste, médecin de premier recours, de son expertise et de son rôle dans l’orientation des patients vers les autres spécialités si leur examen médical le justifie.
C’est un retour à des années en arrière…
Les patients rencontrent des difficultés pour obtenir des rendez-vous auprès des spécialistes et lorsqu’ils les obtiennent ils ont des délais d’attente de 6 mois et parfois d’un an. Permettre des entrées directes auprès des spécialistes aggraverait l’accès au soin par l’augmentation de ce délai.
L’UFML-S rappelle que le gouvernement de M. Attal mène une politique de destruction du tissu sanitaire privé par l’organisation de la fermeture de centaines de cliniques privées où exercent des milliers de médecins spécialistes (40 000 médecins spécialistes travaillent dans le secteur hospitalier privé)
On ne peut à la fois dire que les français pourraient consulter directement des spécialistes et « dans le même temps » faire disparaitre l’exercice de milliers de spécialistes par l’organisation politique de la fermeture de leurs établissements d’exercice !
S’agissant de la dispensation des antibiotiques par les pharmaciens nous rappelons que tout acte médical nécessite une formation médicale qui relève de la faculté de la médecine. Ce n’est pas le rôle des pharmaciens que de jouer au docteur. Cette réforme la tient plus du bricolage que d’une amélioration de la qualité des soins.
L’UFML-S demande à ce que de vrais moyens soient donnés à la médecine libérale pour pouvoir mettre en place un choc d’attractivité de la médecine libérale, seul à même d’offrir aux Français la médecine qu’ils sont en droit d’obtenir. Nous demandons la reconnaissance du rôle de l’hospitalisation privée et un financement à la hauteur de ce rôle.
Nous sommes engagés, aux côtés de l’hospitalisation privée, dans un mouvement de grève illimitée à partir du 3 juin avec fermeture de tous les établissements privés, si le gouvernement persiste à traiter de façon profondément inégalitaire le secteur hospitalier privé par rapport au secteur hospitalier public et à organiser la casse de ce secteur indispensable à l’accès au soin des patients sur tout le territoire.
L’UFML-S porte l’action déconventionnement collectif qui se poursuit et dont le nombre de lettres d’intention ne cesse d’augmenter. Cette action sera mise en œuvre sans état d’âme si le gouvernement persiste dans sa volonté de ne rien n’est faire pour rendre attractive la médecine libérale, favoriser les installations des médecins libéraux et reconnaitre leur rôle et responsabilité dans notre système de soin.
Contact presse : laurent@lp-conseils.com