La Mutualité Française a présenté, le 24 septembre, les résultats détaillés de son Carnet de Santé 2024 sur le rapport des Français à la santé et à notre système de santé.
Un échantillon représentatif de plus de 3000 Français a été interrogé par Odoxa afin de mesurer les perceptions des Français et de permettre des analyses plus fines pour chacune des régions métropolitaines ainsi qu’auprès de sous-populations spécifiques comme les jeunes et les seniors.
En amont du vote du budget et à l’heure où des réductions de dépenses s’annonceront probablement, le message des concitoyens est clair : ils seront très attentifs à l’avenir de leur système de santé.
A l’heure où l’Etat devra faire des économies budgétaires, les Français mettent en garde leurs gouvernants : pas touche à la santé ! L’avenir de notre système de santé constitue en effet un sujet de préoccupation majeur pour nos concitoyens
Lire et télécharger le sondage réalisé par Odoxa pour la Mutualité Française en cliquant ici
Les 5 enseignements-clés de l’étude :
1) L’avenir de la santé constitue un sujet d’inquiétude majeur pour les Français : selon eux, l’accès aux soins, déjà difficile pour beaucoup, devrait encore se dégrader
77% des Français ont des difficultés à avoir un rendez-vous avec un médecin spécialiste et 38% avec un généraliste.
En outre, 62% des Français ont dû renoncer à des soins de santé au cours des 12 derniers mois, pour des questions de disponibilité, de distance ou même de coûts.
Et 85% de nos concitoyens pensent que le reste à charge va augmenter à l’avenir.
2) Les Français sont aussi très inquiets pour l’avenir de la Sécurité sociale, surtout dans le climat d’incertitude politique actuel
78% pensent que le déficit actuel de la Sécurité sociale peut remettre en cause son avenir et 83% que les soins seront moins bien remboursés par la Sécurité sociale à l’avenir.
Le climat politique de ces derniers mois a encore accentué leurs inquiétudes : les Français sont plus de deux fois plus nombreux (45% vs 18%) à penser que le résultat des élections législatives aura des conséquences négatives plutôt que positives sur notre système de santé.
3) Pour réduire le déficit de la Sécu, les Français ne veulent ni réduire les dépenses, ni augmenter les recettes … ils tablent sur une réorganisation totale du système de santé
68% des Français pensent que, pour réduire le déficit de la Sécurité sociale, le plus efficace serait de totalement réorganiser notre système de santé. Cette solution est perçue comme bien plus efficace que de réduire les dépenses (20%) ou d’augmenter les recettes (11%).
D’ailleurs, dans le détail, les solutions consistant à réduire les dépenses ou à augmenter les recettes de la « Sécu » sont le plus souvent rejetées, sauf si elles ne concernent que « les autres » (les fraudeurs, les fumeurs…) Ainsi, les pistes testées impliquant un effort des entreprises, des salariés ou des contribuables sont rejetées par plus de 7 Français sur 10.
4) En outre, les Français font émerger deux nouveaux « risques » de santé qu’ils érigent en priorités : la santé mentale et la prise en charge du vieillissement
66% de Français se sentent « concernés à titre personnel » par la question de la prise en charge du vieillissement et de la dépendance. Malheureusement, les trois-quarts de nos concitoyens pensent que ce sujet n’est pas suffisamment pris en compte par les pouvoirs publics.
Plus de quatre Français sur dix (41%) et 54% des jeunes disent avoir déjà été concernés par des problèmes de santé mentale (dépression, burn-out, pensées suicidaires…). Sur l’année, cela représente près de 9 millions de Français ! C’est devenu un sujet de société dont on parle avec ses amis et sa famille et donc, dont les politiques vont devoir davantage se saisir.
5) Les Français croient toutefois aussi en des solutions « économes », en dehors de la refonte de notre système de santé : la prévention et la lutte contre les déserts médicaux
Prévenir plutôt que guérir : 84% des Français considèrent qu’il faudrait développer les actions de prévention pour limiter l’apparition des problèmes de santé mentale afin de réduire le déficit de la Sécurité sociale. Au-delà, ils pensent que la prévention doit être notre première alliée pour repenser le système de santé et faire adopter les bons comportements.
Mieux équilibrer la répartition des professionnels de santé sur le territoire est aussi quelque chose de possible pour nos concitoyens : 77% des Français estiment prioritaire d’encourager les professionnels de santé à s’installer dans les territoires où il en manque.
Contacts :
Odoxa – contact@odoxa.fr
Mutualité française – Célia Faure – celia.faure@mutualite.fr
Je note une critique des fumeurs etun désir de prévention. Dommage que l’Etat refuse encore les cigarettes électroniques comme aide à l’arrêt. Un déni dramatique . Position de la mutuelle sur ce point?