L’Institut Hospitalo-Universitaire ICAN (IHU ICAN)dévoile les résultats de la deuxième édition de son baromètre annuel réalisé en collaboration avec l’Ifop, sur la perception des Français concernant les maladies cardiométaboliques (MCM). Cette étude souligne la faible connaissance des Français sur ces pathologies, deuxième cause de mortalité en France,avec des enjeux grandissants de sensibilisation et de prévention.
Les maladies cardiométaboliques, un enjeu majeur de santé publique
Les maladies cardiométaboliques regroupent des pathologies associant maladies cardiovasculaires et des troubles métaboliques, comme le diabète, l’obésité et la stéatose hépatique. La progression des maladies métaboliques, souvent liées à la sédentarité, une mauvaise alimentation, et à des facteurs de prédisposition génétiques, en fait la première cause évitable de maladies cardiovasculaires, à l’origine de nombreux décès en France.
Créé il y a 12 ans, l’IHU ICAN, situé au sein de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, est un institut de recherche translationnelle qui œuvre pour sensibiliser le public sur les maladies cardiométaboliques pour en faire un acteur de la prévention. L’IHU ICAN publie un baromètre annuel sur la connaissance qu’ont les Français des maladies cardiométaboliques et de leurs conséquences graves. Le baromètre 2024 révèle, pour la deuxième année consécutive, un manque d’information préoccupant des Français sur ces pathologies, pourtant graves et fréquentes.
Les maladies cardiométaboliques sont encore insuffisamment connues du grand public
Selon les résultats du baromètre 2024, 65 % des personnes interrogées ne connaissent pas les maladies cardiométaboliques. Seuls 35 % en ont déjà entendu parler et parmi eux 9 % savent réellement de quoi il s’agit.
Autre constat inquiétant, 62% des répondants pensent, à tort,que l’on peut guérir des MCM. Or il s’agit de maladies chroniques évolutives souvent détectées trop tard, à des stades avancés, car elles progressent à bas bruit et sont révélées lors d’épisodes aigus pouvant entrainer des hospitalisations, voire des décès.
Alors que parmi les maladies qui inquiètent le plus, les maladies cardiovasculaires arrivent en tête avec 71 % des répondants citant cette catégorie, leurs premières causes évitables les maladies métaboliques (diabète, HTA…)le sont beaucoup moins. Par exemple : la stéatose dysmétabolique (MASH) n’est citée comme étant une maladie cardiométabolique que par 35 % des répondants. Et, seulement 13 % des sondés sont inquiets d’être un jour atteints d’une MASH alors que 18 % de la population est atteinte de cette pathologie dont les principales complications sont la cirrhose etle cancer du foie.
Les principales causes des maladies cardiométaboliques, telles qu’elles sont perçues par les répondants, incluent une mauvaise alimentation (78 %) et un manque d’activité physique (68 %), ce qui démontre à l’inverse une prise de conscience des facteurs comportementaux et donc modifiables à l’origine de ces pathologies.
Les maladies cardiométaboliques constituent un domaine de recherche médicale en pleine émergence avec les progrès de la connaissance, du fait de la progressive mise en évidence de l’étendue et de la complexité des liens entre les dysfonctions du métabolisme et la santé cardiovasculaire. Ces maladies cardiométaboliques sont le résultat d’interactions entre des facteurs environnementaux (nutrition, mode de vie, pollution) et des facteurs génétiques, qui se déroulent tout au long de la vie.
Aujourd’hui, un des enjeux majeurs de la recherche est d’identifier et de caractériser le plus tôt possible l’émergence de ces pathologies, afin de prévenir leur survenue, de ralentir leur évolution et de les traiter plus efficacement, c’est l’avènement d’une médecine de précision. Il y a urgence car nous sommes confrontés à une épidémie des maladies cardiométaboliques qui nous concernent tous. » déclare le Pr Stéphane HATEM, directeur général de l’IHU ICAN et directeur de l’UMR 1166 Maladies Cardiovasculaires et Métaboliques.
Le grand public attend des actions de prévention et de sensibilisation
Afin de lutter efficacement contre ces pathologies, les Français placent en tête des priorités la sensibilisation aux modes de vie sains (55 %) et la formation des professionnels de santé (48 %).
De plus, 56 % des personnes interrogées expriment une inquiétude quant au risque d’être atteintes d’une MCM dans le futur. Pourtant, 57 % des répondants déclarent n’avoir jamais été informés sur ces maladies, ce qui souligne la nécessité d’intensifier les campagnes de sensibilisation.
En conclusion, cette enquête démontre l’urgence d’améliorer la connaissance par le grand public des maladies cardiométaboliques, et donc du lien entre les pathologies métaboliques et cardiovasculaires, dans un contexte d’une forte croissance de leur prévalence. Les efforts de sensibilisation et d’information semblent donc cruciaux pour l’avenir.
C’est pour toutes ces raisons que l’IHU ICAN a mis en place en 2024, la semaine nationale des maladies cardiométaboliques afin d’améliorer la sensibilisation à ces pathologies, et organise, le 28 novembre 2024, un colloque intitulé « Maladies cardiométaboliques (MCM), un enjeu de santé publique majeur qui nous concerne tous» en collaboration avec l’Académie nationale de médecine et l’institut thématique de l’Inserm.
Cet événement a pour objectif de créer les conditions propices pour faire dialoguer ensemble les acteurs impliqués dans le combat contre les MCM afin de faire un état des lieux sur les avancées de la recherche et d’identifier les freins et les actions à mener pour améliorer la prise en charge de ces maladies. (Découvrir le programme)
Pour lire les résultats complets du baromètre sur les maladies cardiométaboliques : rendez-vous sur le site de l’IHU ICAN : https://ihuican.org/barometre-2024-le-regard-des-francais-sur-les-maladies-cardiometaboliques/
A propos de l’IHU ICAN
La Fondation pour l’Innovation en Cardiométabolisme et Nutrition (IHU ICAN) est un centre de recherche translationnelle d’excellence sur les maladies cardiométaboliques : diabète, obésité, stéatose hépatique métabolique (MASH), dyslipidémies, maladies du cœur et des vaisseaux. Créé en 2011, l’IHU ICAN est situé au cœur de l’hôpital de la Pitié Salpêtrière et s’appuie sur les expertises de ses membres fondateurs : Assistance Publique Hôpitaux de Paris (AP-HP), l’Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (Inserm) et Sorbonne Université (SU) pour mener sa mission. L’ICAN est l’un des instituts phares pour les maladies cardiovasculaires, métaboliques et nutritionnelles en Europe, rassemblant des équipes de chercheurs fondamentaux et cliniques.
Contacts presse
- Francine Trocmé – f.trocme@ihuican.org
- Anastasia Gomard – a.gomard@ihuican.org