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« Le proto, c’est trop risqué d’en rire » : l’ARS poursuit sa campagne de sensibilisation aux risques liés à la consommation de protoxyde d’azote (Communiqué)

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Face à un phénomène de consommation qui s’est amplifié ces dernières années, l’ARS Hauts-de-France relance cet automne sa campagne pour sensibiliser aux risques liés à la consommation de protoxyde d’azote. Cette campagne redirige vers des ressources clés pour mieux comprendre cette consommation et trouver des lieux d’accueil pour en parler.

Alors qu’un usage détourné du protoxyde d’azote est constaté depuis plusieurs années, l’ARS Hauts-de-France – en partenariat avec l’ARS Ile-de-France – a lancé à l’automne 2023 une grande campagne de communication pour sensibiliser aux risques liés à la consommation de ce « gaz hilarant ». Celle-ci s’adresse aux 15-25 ans et à leur proche avec trois objectifs principaux :

·         améliorer le niveau d’information des jeunes et de leur entourage sur le protoxyde d’azote et les conséquences de sa consommation ;

·         atténuer la « désirabilité sociale » de l’usage de cette substance ;

·         faciliter le relai vers les professionnels pour parler de la consommation du produit et/ou pour engager un accompagnement voire une prise en charge.

La campagne est renouvelée en cet automne 2024 avec la diffusion de messages de sensibilisation sur les réseaux sociaux Facebook, Instagram, TikTok, Snapchat et en ouverture de vidéos Youtube, ou d’applications mobiles. L’ARS a amplifié cette année son partenariat avec le vulgarisateur scientifique Jamy Gourmand pour informer notamment l’entourage des jeunes sur les risques liés à la consommation de protoxyde d’azote.

Le site internet Parlons-porto.fr regroupe des informations sur les principaux risques liés à la consommation de protoxyde d’azote, un vrai/faux sur les idées reçues concernant l’usage détourné de ce gaz et des ressources pour être accompagné, notamment la liste et les coordonnées des lieux où les consommateurs et/ou leur entourage peuvent se rendre pour une écoute ou un accompagnement.

En complément des actions de prévention, l’ARS Hauts-de-France accompagne les équipes du CHU de Lille dans la constitution d’une filière régionale de prise en charge des patients présentant des complications graves liées au mésusage du protoxyde d’azote. Ces travaux visent d’une part à améliorer et harmoniser les prises en charge et d’autre part à approfondir les connaissances sur les effets sur protoxyde d’azote et à les diffuser auprès des professionnels de santé, en lien avec leurs représentants.

 

Des risques pour soi et pour les autres

Le protoxyde d’azote (N²O) est un gaz incolore, d’odeur et de saveur légèrement sucrées. Il est utilisé dans le champ médical, mélangé à de l’oxygène pour son action anesthésiante/analgésiante, ou bien encore dans le domaine culinaire pour les siphons à chantilly. Le « proto » est également utilisé de façon détournée en raison de son effet euphorisant lorsqu’il est aspiré. Il devient alors une substance addictive pouvant engendrer des symptômes plus ou moins graves, que la consommation soit occasionnelle ou fréquente :

·         signes neurologiques : troubles de la sensibilité type fourmillements ou sensations de brûlures au toucher, perte de sensibilité, troubles de la marche, troubles cognitifs (troubles de la mémoire, du langage, de l’attention, de la perception du monde extérieur) ; maux de tête, malaises, vertiges, troubles de l’équilibre, troubles érectiles.

·         signes cardio-vasculaires : thromboses veineuses, embolies pulmonaires, AVC, douleurs thoraciques, troubles du rythme cardiaque.

·         manifestations psychiques : agitation, agressivité, hallucinations visuelles/auditives, délires paranoïaques, angoisses, anxiété, attaques de panique, tristesse, irritabilité, idées suicidaires, confusion, amnésie, insomnie, troubles des cycles jours et nuits.

·         traumatismes et chutes : accidents de la voie publique et de la route, brûlures occasionnées par le gaz très froid.

·         les risques pour les autres : accidents de la route (perte de contrôle du véhicule pouvant mettre en danger la vie d’autrui), pollution des sols due aux capsules vides laissées sur la voie publique.

 

Au moins 120 cas graves en Hauts-de-France en 2023

Même si le phénomène reste très difficile à quantifier, les observations de terrain au sein des établissements de santé et dans les rues ainsi que la multiplication des évocations sur les réseaux sociaux sont les signes d’une consommation croissante.

Le centre d’addictovigilance des Hauts-de-France a recensé 120 cas en 2023 de personnes présentant des complications imputables au protoxyde d’azote, en augmentation par rapport à l’année précédente où 99 cas avaient été identifiés dans la région. Ces données restent partielles en raison de la sous-déclaration auprès du centre et de l’impossibilité dans certains cas d’établir un lien entre un accident et la consommation de protoxyde d’azote.

Santé publique France a publié pour la première fois à l’automne 2023 une estimation du niveau de consommation réalisée via un sondage France entière. Selon cette enquête, qui ne concerne que les plus de 18 ans, 13,7% des jeunes de 18 à 24 ans ont déjà consommé du protoxyde d’azote au moins une fois dans leur vie. Plus d’informations.

Contact presse
thomas.lhuillery@ars.sante.fr

www.hauts-de-france.ars.sante.fr

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