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Former les soignants à l’ « aide à mourir » : un amendement incohérent et précipité (Communiqué)

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La Société Française d’Accompagnement et de soins Palliatifs (SFAP) s’étonne vivement de l’adoption, en Commission des affaires sociales, d’un amendement prévoyant de former les professionnels de santé et du secteur médico-social à l’« aide à mourir », alors même que cette pratique est aujourd’hui illégale en France.

Comment peut-on envisager de former à un acte qui n’existe pas dans le droit français ? Une telle initiative, précipitée et déconnectée des réalités actuelles de notre droit, pose un grave problème de cohérence et de responsabilité. L’incohérence légistique de cet amendement devra d’ailleurs être soulevée.

Qui serait compétent pour assurer la formation initiale et continue en « aide à mourir » ? La question est vertigineuse, car il est impossible de former sérieusement à un geste qui demeure, à ce jour, illégal (et qui l’est dans l’immense majorité des pays étrangers). Il n’existe ni référentiel officiel, ni cadre de pratiques reconnu, ce qui rend toute formation prématurée, juridiquement risquée et éthiquement problématique.

Rappelons que les étudiants en médecine reçoivent en moyenne moins de 10 heures de formation sur la douleur, la fin de vie et les soins palliatifs sur l’ensemble de leur cursus. Il est d’autant plus incompréhensible que l’on puisse envisager d’ajouter une formation sur un acte aussi lourd de conséquences, sans même que le débat législatif ait abouti.

La SFAP alerte : on ne peut pas construire une politique publique sérieuse de fin de vie en ignorant les besoins fondamentaux des patients et des professionnels. Ce n’est pas de formation à l’« aide à mourir » que le système de santé français manque aujourd’hui, mais de moyens, de temps, et de compétences pour soulager, accompagner et écouter.

La SFAP appelle solennellement les parlementaires à recentrer les priorités : former massivement et sérieusement aux soins palliatifs et au soulagement de la douleur avant d’ajouter des actes controversés, non encadrés, et juridiquement infondés.

Nous ne pouvons pas continuer à construire la fin de vie sur des slogans. Ce sont des personnes, des souffrances, des familles, et des soignants qui attendent des réponses concrètes.

Contact : relations.publiques@sfap.org

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