Dix ministres se sont succédés à ce poste depuis 2017, symbole d’une instabilité politique et institutionnelle qui fragilise la cohérence de notre politique de santé. Dans un contexte marqué par une crise profonde de l’accès aux soins, la CSMF appelle à une refondation durable du dialogue entre l’État et la médecine libérale.
Médecin rhumatologue de formation, Madame la Ministre connaît les réalités du terrain. En tant que parlementaire, elle a porté la loi relative à l’accès direct à certaines professions de santé, texte largement décrié par les médecins libéraux car il remet en cause la coordination autour du médecin traitant, pilier du parcours de soins.
Alors que la santé demeure la deuxième préoccupation des Français, confrontés à des difficultés inédites d’accès aux soins, la CSMF réaffirme son attachement à une politique fondée sur les droits et les devoirs de chacun. Les médecins libéraux ne peuvent pas, à eux seuls, porter les maux d’un système de santé et de protection sociale en perte de repères.
À l’heure où la Sécurité sociale fête ses 80 ans, notre pays doit repenser son modèle face à la transition démographique, au poids croissant des maladies chroniques et à la dénatalité. Deux priorités doivent guider cette réflexion :
– le financement durable de notre système de santé et de protection sociale ;
– l’accès équitable aux soins sur tout le territoire.
La CSMF appelle à fonder cette évolution sur la responsabilité, la prévention et la pertinence des prises en charge. Ces valeurs sont l’affaire de tous : soignants, usagers, établissements, élus et décideurs publics.
Dès sa nomination, la CSMF interpellera Madame la Ministre sur plusieurs dossiers urgents :
– la 4e année d’internat en médecine générale, qui doit être une véritable chance pour les jeunes médecins et non une contrainte territoriale ;
– la mesure de solidarité territoriale, qui ne pourra réussir que sur la base du volontariat et de la reconnaissance des médecins qui s’y engageront ;
– l’OPTAM, dont les blocages appellent une solution équilibrée, respectueuse des engagements des praticiens et de l’intérêt des patients ;
– la pertinence des soins, qui doit devenir un pilier structurant de notre système, loin des logiques purement comptables.
La CSMF est déterminée à travailler en confiance, en intelligence collective et en liberté de dialogue avec Madame la Ministre, pour que la santé redevienne un sujet de concorde nationale.
Contact :
Dr Franck Devulder
Président de la CSMF
franck.devulder@csmf.org