L’Ordre national des infirmiers soutient la demande des infirmières puéricultrices : il se prononce en faveur d’une refonte de leur programme de formation. En dépit de profonds bouleversements de la pratique professionnelle, cette formation n’a en effet pas connu d’évolution depuis 30 ans. Didier Borniche, président de l’Ordre, appelle plus largement à l’union de la profession pour la revalorisation des compétences des infirmiers et une réforme globale de leurs formations.
Alors que la formation des infirmiers anesthésistes s’est récemment vue qualifiée au niveau Master et que celle des infirmiers de blocs opératoires devrait prochainement l’être, la formation des infirmières puéricultrices, inchangée depuis 30 ans, n’est plus adaptée à la pratique quotidienne. « La partie pédiatrie a été retirée du nouveau référentiel de formation des infirmiers » explique Didier Borniche, président de l’Ordre national des infirmiers. La mise en place rapide du nouveau référentiel de formation des puéricultrices avec un allongement de la durée des études, répondant aux critères d’une formation de spécialité infirmière, permettra aux infirmières puéricultrices d’aujourd’hui et de demain de répondre aux enjeux posés par la santé de l’enfant dans les années à venir. Les puéricultrices veulent exercer leur profession au mieux pour garantir la sécurité et la qualité des soins pour l’enfant et sa famille.
L’Ordre national des infirmiers juge la situation « intenable ». « La profession attend une réforme du diplôme d’État de puéricultrice depuis trop longtemps, insiste Didier Borniche. Alors que l’exercice des infirmiers a considérablement évolué depuis plusieurs années, une formation de niveau Master est indispensable pour armer les professionnels face à un système de Santé qui exige toujours plus d’eux. »
Le paradoxe est là : face à de graves problématiques de désertification médicale, le rôle des infirmiers aux côtés des patients est plus important que jamais. Pourtant, la reconnaissance de leurs compétences n’a pas évolué. « Les exemples sont légion. Ainsi le rôle propre des infirmières puéricultrices dans la prise en charge des enfants et de leur famille – consultations, compétences managériales et cliniques, travaux de recherche… – n’est pas reconnu. Les infirmiers pourraient également participer, en étroite collaboration avec les pédiatres et les médecins, à l’amélioration de la couverture vaccinale en France si les conditions d’exercice étaient élargies. Pour une grande majorité de professionnels infirmiers, la théorie et la pratique ne sont plus en phase. Notre métier est un métier de proximité, essentiel à la bonne prise en charge des patients et à l’amélioration du système de soins. Pourtant, la profession semble toujours considérée comme secondaire. »
L’Ordre national des infirmiers est engagé auprès des pouvoirs publics français et européens dans une démarche de reconnaissance et de revalorisation des compétences et des spécialités des infirmiers – puéricultrices, Ibodes… – afin de faire reconnaître et développer la profession.
Karim Mameri
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