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Les radiologues du G4 donnent l’alerte : le nombre d’internes admis à s’engager dans la filière radiologique ne permettra pas de maintenir la qualité des soins

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L’arrêté fixant le nombre d’internes admis à s’engager dans la filière radiologique pour les années 2013 – 2018 est paru au Journal Officiel du 7 juillet dernier.

Sur 5 ans, au total, seulement 1.114 internes en radiologie seront formés et non les 1.300 nécessaires et demandés par la spécialité après concertation avec les ARS (Agences Régionales de Santé), les instances universitaires et hospitalières et l’ ONDPS (Observatoire National de la Démographie des Professions de Santé) pour faire face aux besoins croissants en imagerie médicale.

Le Conseil professionnel de la radiologie française, qui réunit la Société Française de Radiologie (société savante), le Collège des Enseignants en Radiologie de France (Universitaires), la Fédération Nationale des Médecins Radiologues (médecins libéraux), et le Syndicat des Radiologues Hospitaliers, alerte sur les conséquences d’une telle décision.

En effet, spécialité transversale, la radiologie occupe une place centrale et croissante dans le dépistage, le diagnostic et le suivi de la plupart des pathologies mais aussi dans leur traitement par radiologie interventionnelle guidée par imagerie.

Déjà, dans les établissements publics, le nombre de postes statuaires vacants en radiologie est parmi les plus élevés. Il augmente régulièrement depuis 12 ans, de sorte que beaucoup de centres hospitaliers ne peuvent pas respecter les recommandations de bonnes pratiques, y compris dans certains CHU où les gardes ne peuvent pas être séniorisées. Il est le plus élevé de toutes les spécialités et disciplines : 37,3 % des postes de praticiens hospitaliers (PH) à temps plein sont vacants et 45,9 % des postes de PH temps partiel. En secteur libéral, nombre de radiologues sont contraints de fermer leurs cabinets faute de successeur. Sans un accroissement significatif du nombre d’internes formés, la situation risque de s’aggraver dans les années à venir, pour des raisons démographiques – 38 % des radiologues ont plus de 55 ans – mais aussi parce que les indications de l’imagerie médicale, diagnostique et interventionnelle, augmentent.

Les radiologues du G4 rappellent l’ensemble des besoins en imagerie médicale :

 

  •  Les radiologues doivent être disponibles 24h/24 et l’accès à l’imagerie est un facteur clé de la qualité de l’accueil aux urgences : 60 % des patients accueillis aux urgences nécessitent un examen d’imagerie médicale, et le nombre de patients accueillis augmente de 3 à 5 % chaque année.
  • La prise en charge des pathologies graves à évolution rapide (accidents vasculaires cérébraux, accidents cardiovasculaires, hémorragies de la délivrance, urgences abdomino-pelviennes, polytraumatismes, urgences musculo-squelettiques, etc…) repose sur la radiologie diagnostique voire interventionnelle3 et tout retard dans la mise en œuvre des soins, par manque d’effectif, entraîne une perte de chances pour le patient.
  • La radiologie interventionnelle a progressé dans tous les domaines thérapeutiques. Elle permet d’améliorer la prise en charge, voire le pronostic, des patients (l’embolisation pour les AVC en est une illustration). Elle accroît aussi leur confort, avec des procédures moins invasives et des durées de séjour hospitalier plus courtes, soulignant aussi son intérêt économique4.
  • Les radiologues sont au cœur des réunions de concertation pluridisciplinaires (RCP), pivots de la prise en charge des cancers, grâce aux apports diagnostiques et thérapeutiques de l’imagerie.
  • L’imagerie médicale contribue au suivi des patients, à l’évaluation de la pertinence des traitements, afin d’améliorer l’efficacité de la prise en charge et de diminuer les coûts générés par des traitements inutiles5.
  • Enfin, l’imagerie médicale joue un rôle central dans la recherche pour l’évaluation des nouveaux traitements.

    Le G4 insiste sur le fait que les besoins en imagerie médicale ne pourront être comblés sans une augmentation significative du nombre d’internes en radiologie.

    Les services de radiologie ont la capacité d’accueillir ces internes et d’assurer une formation qui leur permettra de participer efficacement à la qualité des soins.

 

 

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