Hier, la Ministre de la Santé et le Ministre de l’Intérieur ont publié un communiqué commun sur les mesures qu’ils comptent adopter pour répondre aux problèmes d’insécurité dont sont victimes les soignants. La CSMF constate que d’un côté le Gouvernement annonce le renforcement des dispositifs en direction des établissements hospitaliers publics et que de l’autre, il se contente de la poursuite des « réunions d’information et de sensibilisation initiées par le Ministère de l’Intérieur auprès des responsables départementaux de l’ordre des médecins » pour les médecins de ville.
La CSMF dénonce le « deux poids, deux mesures » totalement inacceptable dans ce dossier. La CSMF rappelle que la mise en œuvre des mesures en direction des médecins libéraux, qui avait pourtant fait l’objet d’un protocole national en 2011, a pris un retard inacceptable.
Les médecins, sur le terrain, en particulier les femmes, ceux qui exercent dans les zones sensibles, ceux qui font des gardes de nuit, demandent l’application de solutions pragmatiques et simples que la CSMF ne cesse d’exiger depuis des années. Ces solutions, qui impliquent la mobilisation de l’Etat et des collectivités locales passent par :
. La mise à disposition de tous les médecins libéraux d’un boitier électronique ou équivalent relié au commissariat ou à la gendarmerie afin qu’ils puissent déclencher l’alerte et être secourus en cas de problème.
· Le développement de la télésurveillance des cabinets médicaux avec l’installation de caméras. Ce dispositif constitue un moyen dissuasif qui permet d’identifier les auteurs des agressions. Ce dispositif devra naturellement être conçu de façon à garantir le secret médical.
· La facilitation des signalements et des dépôts de plainte des médecins directement à leur cabinet en cas d’agression.
A ces demandes le Gouvernement répond aujourd’hui en proposant des « réunions de sensibilisation ». Elles sont certes utiles pour informer, mais totalement insuffisantes. La situation d’insécurité est telle que les médecins ne peuvent pas accepter de se voir proposer des mesures symboliques et encore moins des « gadgets ». Les médecins libéraux exercent dans l’insécurité et les agressions ne cessent d’augmenter. La CSMF n’accepte pas que le Gouvernement prenne la situation des libéraux avec moins de sérieux que celle, certes tout aussi préoccupante, de l’hôpital.
La CSMF, premier syndicat médical français, exige des réponses concrètes du Gouvernement sur le dossier de l’insécurité pour tous les soignants, y compris pour les médecins libéraux. La CSMF rappelle qu’elle milite pour la reconnaissance d’un droit de retrait pour les médecins libéraux, lorsqu’ils estiment leur sécurité en danger, y compris dans le cadre de la permanence des soins. Ce droit existe déjà dans d’autres professions.
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