A l’occasion du 17 octobre, Journée internationale du refus de la misère, Médecins du Monde publie son rapport annuel (consultable en ligne en cliquant) sur l’accès aux soins des plus démunis en France. Le baromètre 2013, rendu public ce matin lors d’une conférence de presse qui s’est tenue à Paris, révèle à quel point la misère et les inégalités territoriales et sociales de santé continuent de s’aggraver:
ü 43% des patients ont recours aux soins de façon trop tardive. Parmi les patients ayant des droits théoriques à la couverture maladie, seulement 12% ont de droits effectivement ouverts.
ü Le nombre de mineurs a augmenté de 69% en 5 ans. Ils représentent 12,5% des patients en 2012.
ü 46% des femmes enceintes rencontrées présentent un retard de suivi de grossesse.
ü 70% des patients connaissent de grandes difficultés de logement.
ü Le nombre de patients a augmenté de 33% depuis 2008.
Avec le plan quinquennal de lutte contre la pauvreté et pour l’inclusion sociale, le gouvernement français a adressé un signal positif aux personnes précaires et aux acteurs de la solidarité, mais les indicateurs de santé de l’observatoire 2013 indiquent qu’il faudra aller au-delà des mesures annoncées pour combattre la misère et ses conséquences sanitaires.
Plus que jamais, Médecins du Monde milite pour des valeurs solidaires et développe des projets innovants pour répondre aux besoins des personnes les plus précaires.
« Il faut lutter contre les stéréotypes qui empêchent de prendre les mesures appropriées en faveur des populations vulnérables, comme les usagers de drogues ou les personnes se prostituant. Un autre enjeu majeur demeure la lutte contre la stigmatisation de certaines populations telles que les Roms, dont l’intégration sociale encouragée par les instances européennes est trop souvent bafouée par une politique sécuritaire qui les met en danger » souligne le Dr Thierry Brigaud, président de Médecins du Monde.
Médecins du Monde sera présent lors des débats qui accompagneront les élections municipales et européennes afin de rappeler la nécessité de mettre en place des mesures concrètes de lutte contre les inégalités sociales et territoriales, y compris au niveau local. Il est urgent que les personnes les plus précaires bénéficient des mesures concrètes et plus ambitieuses attendues de l’alternance politique.