LETTRE OUVERTE à Monsieur le Premier Ministre
Monsieur le Premier Ministre,
Le Collectif des sages-femmes en appelle à votre arbitrage.
Depuis 2 mois les sages-femmes de France sont en grève !
Leurs revendications sont les suivantes
- Un parcours de santé pour la femme enceinte ou non, avec un positionnement de la sage- femme comme praticien de premier recours.
- La création d’un statut médical de praticien hospitalier sage-femme à l’hôpital (donc la sortie du titre IV de la Fonction Publique et inscription dans la 6ème partie du Code de la Santé Publique avec les autres professions médicales) et la reconnaissance du statut médical également pour les sages- femmes territoriales ou du secteur privé, avec un salaire à hauteur des compétences et des responsabilités.
- L’intégration universitaire des écoles de sages-femmes au sein de composantes autonomes en parallèle de la création de statuts hospitalo-universitaires pour les enseignants et les étudiants.
Malgré la forte mobilisation des sages-femmes :
- 80 % des maternités en grève depuis le 16 octobre
- 5000 sages-femmes à paris de 7 novembre
- 4500 sages-femmes devant le ministère de la santé le 16 décembre à Paris
- Des manifestations régionales devant les ARS et les mairies
- Des sages-femmes qui campent malgré le froid devant les maternités pour faire entendre leur voix et essayer de faire connaitre leurs problématiques
Le ministère de la santé n’a pas entendu la principale revendication : un statut de praticien hospitalier sage-femme.
M. Couty , qui présidait la 3eme réunion sur le statut au nom de la ministre, nous propose
- soit de rester dans le titre IV de la Fonction Publique, alors que les sages-femmes sont en grève pour sortir de ce statut réservé aux professions non médicales.
- soit un statut bâtard ni Praticien Hospitalier ni Fonction Publique Hospitalière, avec tous les inconvénients de l’un et de l’autre, les mêmes salaires que dans la FPH et sans possibilité d’option pour les sages-femmes actuellement en exercice, en conséquence un statut INACCEPTABLE !
Cette proposition, impossible à accepter, signe le mépris de la ministre de la santé pour les revendications des sages-femmes menées par le Collectif.
Les sages-femmes, professionnels médicaux, exigent d’intégrer le statut de toutes les autres professions médicales : le statut Praticien Hospitalier dans le Code de la Santé Publique.
Il répondrait alors à de nombreuses problématiques qui se posent aujourd’hui aux sages-femmes comme l’exercice en toute autonomie, la direction d’unités physiologiques, le statut des enseignants et des étudiants, la reconnaissance des compétences des sages-femmes ainsi que leur valeur au sein de l’hôpital et corrigerait de nombreuses incohérences législatives.
Dans l’attente de votre réponse, nous vous prions d’agréer, Monsieur le Premier Ministre, l’expression
de notre haute considération.
Pour le Collectif des sages-femmes :
Mme Raquin, présidente de l’Organisation Nationale Syndicale des Sages-Femmes 06 66 42 95 94
Mme Guillaume, présidente du Collège National des Sages-Femmes de France 06 16 56 22 89
Mme Leroux, présidente de l’Association Nationale des Sages-Femmes Cadres
Mme Morin, présidente de la Conférence Nationale des Enseignants en Maïeutique
M. Savary, président de l’Association Nationale des Etudiants Sages-Femmes 06 74 62 52 31
M. Rollo, président, CFTC Santé Sociaux