LES MARDIS DE L’ACADEMIE DE MEDECINE
Mardi 7 janvier 2014, 14h30
> Allocution par Monsieur François-Bernard MICHEL, Président pour l’année 2013
> Allocution par Monsieur Yves LOGEAIS, Président pour l’année 2014
Communication
Bio-persistance et distribution systémique des particules injectées par voie intra-musculaire : quelle incidence sur la tolérance à long terme des adjuvants aluminiques ? par Romain GHERARDI (Université Paris Est, Inserm U955-E10, Faculté de Médecine – Hôpital H. Mondor, Centre de Référence Neuromusculaire GNMH, Créteil ; e-mail : romain.gherardi@hmn.aphp.fr)
L’oxyhydroxide d’aluminium (alum), un composé nano-cristallin formant des agglomérats, est utilisé pour ses propriétés d’adjuvant vaccinal depuis 1927. Les mécanismes par lesquels il stimule la réponse immune restent mal compris. Généralement bien toléré, l’alum pourrait cependant être à l’origine de troubles chroniques occasionnels chez des sujets prédisposés. De rares sujets vaccinés présentent des myalgies retardées et diffuses, un état d’épuisement chronique et des troubles cognitifs invalidants. Ces symptômes sont associés à la persistance prolongée (jusqu’à douze ans) de macrophages chargés en alum au site d’immunisations intramusculaires antérieures, constituant une lésion nommée myofasciite à macrophages (MFM). Les manifestations sont celles du syndrome de fatigue chronique/encéphalomyélite myalgique (CIM 10 G93.3 de l’OMS). Elles ont été utilisées comme paradigme du « syndrome auto-immun/inflammatoire induit pas les adjuvants » (ASIA). Les troubles cognitifs stéréotypés rappellent ceux des travailleurs exposés aux particules d’aluminium inhalées. Des facteurs de susceptibilité individuelle sont probables, influant notamment sur la bio-persistance de l’adjuvant (particulièrement longue chez les patients), et sa diffusion à distance des points d’injection. Chez la souris des particules bio-persistantes, telles que des nano-hybrides aluminiques fluorescents, injectées dans le muscle sont en partie transportées à distance par des cellules de la lignée monocytaire, d’abord vers les ganglions lymphatiques de drainage puis, probablement via le canal thoracique, vers la circulation sanguine, avec une accumulation retardée et progressive dans le cerveau (cellules microgliales). Quoique constante, la pénétration cérébrale reste extrêmement faible en conditions normales ce qui est cohérent avec la bonne tolérance générale à l’alum malgré son potentiel neurotoxique. Néanmoins, la biodistribution systémique et cérébrale des particules augmente considérablement sous l’influence de la signalisation MCP-1, chimioattractant majeur des monocytes, dont la production est sujette à des variations interindividuelles importantes liées à l’âge, et à des facteurs génétiques et environnementaux. Nous venons d’identifier l’élévation sélective du MCP-1 comme biomarqueur circulant de la MFM.
Information
Éthique, jurisprudence et télémédecine par Jean-Louis ARNÉ (Membre correspondant de l’Académie nationale de médecine ; e-mail : arne.jl@chu-toulouse.fr)
Les récents développements de la télémédecine, utilisation des technologies de la communication pour transférer les informations médicales soulèvent des problèmes éthiques et médicolégaux particuliers. La loi HPST a défini les règles de délivrance de la médecine à distance en France. Les aspects éthiques de la télémédecine seront semblables sur de nombreux points à ceux de la médecine conventionnelle, mais des problèmes particuliers existent du fait de l’implication de personnel non médicaux et de l’utilisation de technologies. L’un d’eux concerne la confidentialité du dossier médical. L’information du patient, incluant la différence avec une méthode conventionnelle est obligatoire et le consentement du patient doit être recueilli. En cas de plainte, la responsabilité respective de chacun des différents acteurs de la procédure doit être établie.