Autisme : le système de la honte
Dans un contexte d’actualité médiatique chargée en matière d’autisme, des voix s’élèvent de toutes parts pour dénoncer. A l’origine, un constat : celui d’une situation inacceptable, le déni des pouvoirs publics français des maltraitances subies par quelques 650 000 personnes autistes (enfants et adultes), résultant de prises en charge inadaptées. Au fil des années, ce constat est devenu une colère.
EN FINIR PAR PROMOUVOIR L’INACCEPTABLE
Lorsqu’Eglantine EMEYE témoigne, dans l’émission Salut les terriens (Canal +) du 11 janvier, puis dans son documentaire « Mon fils, un si long combat » sur France 5 le 21 janvier, c’est la voix d’une mère en souffrance que l’on entend, mais en aucun cas celui d’une spécialiste en autisme. Elle témoigne de son vécu difficile et d’une solution de recours qu’elle a mis en place, ne sachant que faire face à l’absence de structures et de prises en charge adaptées et face à la non intégration dans les structures actuelles des méthodes et traitements adaptés et reconnus. De fait, sa détresse l’amène à faire la promotion du packing, une pratique fermement condamnée par tous les médecins et scientifiques reconnus au niveau international :
« En France, les enfants autistes les plus sévèrement touchés sont envoyés dans des « hôpitaux de jour », terme politiquement correct désignant les hôpitaux psychiatriques pour enfants. Là, les enfants sont « traités » selon les théories psychanalytiques qui soutiennent que les attitudes de froideur et de rejet des parents constituent la cause de l’autisme, que l’interprétation du comportement de l’enfant résoudra les conflits inconscients et améliorera les symptômes de l’autisme, et que l’éloignement des parents de l’enfant permettra d’améliorer son trouble. Parce que, selon ces théories, les problèmes sous-jacents à l’autisme sont interpersonnels, les thérapies visent à traiter les « relations aux autres » par différents ateliers et activités, administrés en association avec des « thérapies corporelles » incluant la « pataugeoire » (qui consiste à observer le comportement de l’enfant dans un bassin de pataugeoire) mais aussi le « packing », pratique qui devrait être en principe interdite à l’heure actuelle. L’éducation ne fait pas partie du programme et il est impossible pour l’enfant d’avancer au niveau scolaire dans ces conditions. Etonnamment, ces structures sont financées par le gouvernement, alors que les programmes de thérapie comportementale et cognitive basés sur les preuves ne le sont pas. » (Position scientifique contre la psychanalyse appliquée à l’autisme)
Quelle que soit la détresse d’une personne, promouvoir des prises en charge inadaptées et maltraitantes est inacceptable.
UN SEUL RESPONSABLE DE LA HONTE : L’ETAT
Dans son émission du 19 janvier, Zone Interdite, sur M6, a mis à jour la réalité des institutions et hôpitaux psychiatriques français. L’horreur est là, aux portes du contribuable français persuadé de financer un système de santé sain et juste. A la place: des enfants attachés, humiliés, assommés de neuroleptiques…
Dans ce marasme, sans réponse adaptée de la part du système français, les familles n’ont d’autre choix que d’essayer de s’en sortir par elles-mêmes, de se battre pour mettre en place les prises en charge adaptées et reconnues. Mais elles se heurtent sans cesse aux lenteurs d’autorisation de mise en place des structures, à la nécessité de répondre aux exigences d’un système dépassé et insensé, aux pleins pouvoirs d’administrations qui ne connaissent et ne reconnaissent que « l’existant », aussi misérable soit-il…
C’est encore ce système paradoxal qui se fait fort de financer le développement de structures en Belgique, pour l’accueil des personnes autistes françaises. Quand en France, il faut 8 à 10 ans pour obtenir les autorisations de financement, cela se fait en quelques mois en Belgique… par les mêmes instances françaises !
Pourtant, il existe de réelles solutions. Ce sont ces prises en charge adaptées, éducatives et comportementales que les familles et associations essaient de mettre en place à travers les structures innovantes. Là, l’enfant autiste peut apprendre et se développer, grâce à l’éducation et sans neuroleptique. Là, l’enfant a l’espoir d’accéder à une vie digne de tout citoyen français.
Au-delà des débats médiatiques, un seul responsable de cette situation : l’Etat, qui après tant d’années de tentatives de dialogues, de combat, de langue de bois, choisit sciemment de rester dans le déni. Combien de temps la France passera-t-elle encore plongée dans l’obscurantisme, PAR CHOIX ?
VAINCRE L’AUTISME confirme ces états de maltraitance, qu’elle dénonce depuis plusieurs années, et ce silence des pouvoirs publics, malgré les condamnations européennes et les rapports officiels. VAINCRE L’AUTISME reste mobilisé pour dénoncer cet état de fait et défendre les droits des personnes autistes.
M’Hammed SAJIDI
Président
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VAINCRE L’AUTISME
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