Le mardi 11 mars 2014 se déroulera la 2ème édition de la cérémonie Fondation TOURRE de remise du Prix Institut NECKER – Fondation TOURRE et de la Bourse de recherche Fondation TOURRE – PARIS DESCARTES, dans les Salons de la Président de l’Université Paris Descartes, sous le haut patronage de son Président, Frédéric DARDEL.
Contrôler les cellules cancéreuses par le système immunitaire
Laura SENOVILLA (INSERM, UMR 1138, Institut Gustave Roussy) reçoit le Prix 2013 Institut NECKER – Fondation TOURRE pour avoir démontré que le système immunitaire est capable de détecter une aberration génétique appelée tétraploïdisation survenant dans les premiers stades du cancer. Cette modification conduit à la formation de cellules contenant le double de chromosomes qui sont plus résistantes à la chimio et à la radiothérapie que les cellules avec un contenu en chromosomes normal et, en partie responsables de la diversité morphologique et génétique des tumeurs.
Cette étude a prouvé que le système immunitaire peut reconnaître et détruire les cellules tétraploïdes, empêchant ces cellules génératrices de cancer de se propager et de générer des cellules aneuploïdes de mauvais pronostic. L’étude des mécanismes responsables de cette activité anti-tumorale efficace du système immunitaire a révélé que la tétraploïdisation fonctionnelle provoque un stress dans le réticulum endoplasmique, un élément essentiel du réseau membranaire de la cellule. Ce stress provoque des altérations moléculaires qui se manifestent à la surface des cellules tétraploïdes, notamment par l’exposition de la calréticuline à la membrane plasmique. La présence de cette protéine, la calréticuline, à la surface des cellules tétraploïdes est reconnue comme un signal de danger par le système immunitaire qui va conduire à leur élimination (« eat-me » signal) et à l’établissement d’une immunité anti-tumorale durable. Ce processus constitue un mécanisme fondamental de la surveillance naturelle contre le cancer.
Ces résultats ont des implications cliniques qui ont pu être évaluées sur un groupe de patientes ayant un cancer du sein, traitées par une chimiothérapie dont la réponse thérapeutique semble être déterminée par la l’activité anti-tumorale du système immunitaire. Ainsi, les patientes pour lesquelles une infiltration de cellules immunitaires dans les tumeurs a été détectée après le premier cycle de chimiothérapie ont une réponse favorable au traitement. Cette réponse thérapeutique est caractérisée par l’élimination sélective des cellules malignes présentant les caractéristiques morphologiques de la tétraploïdie et les signaux moléculaires de stress du réticulum endoplasmique associés.
En conclusion, ces résultats soulignent l’importance de l’immunité anti-tumorale dans le développement et la progression du cancer, et plus particulièrement le rôle des cellules tétraploïdes dans l’activation d’une réponse immune thérapeutique. Ces travaux ouvrent la voie à de nouveaux traitements d’immunothérapie misant sur l’expression de la calréticuline à la surface des cellules cancéreuses afin de favoriser leur élimination.
Le Prix Institut NECKER – Fondation TOURRE 2012 a été décerné à Céline CHARVET (Institut Cochin, INSERM U1016, Département Immunologie/Hématologie), équipe Alain Trautmann/Georges Bismuth) pour ses travaux sérine/thréonine GSK-3, ouvrant ainsi de nouvelles perspectives thérapeutiques dans le but de minimiser les effets secondaires associés aux thérapies anti-cancéreuses
Réparer le matériel génétique responsable de la prolifération des cellules cancéreuses
Alexandra FOURNIER (CNRS / Université Paris Diderot – UMR7216 : Epigénétique et Destin Cellulaire) reçoit la Bourse Fondation TOURRE – PARIS DESCARTES 2013 pour encourager ses recherches en Epigénétique, réparation de l’ADN et cancer, qui ont pour objectif de caractériser le lien moléculaire fourni par la protéine UHRF1.
L’épigénétique fait l’objet d’un vif intérêt dans les Sciences de la Vie depuis les 15 dernières années. Elle joue un rôle clé dans le développement, le vieillissement et les maladies. L’épigénétique peut être définie comme l’étude des phénomènes qui, d’une part modifient l’activité du génome, d’autre part sont héritables lors des divisions cellulaires, et enfin n’affectent pas la séquence d’ADN. Les marques épigénétiques (dont la méthylation de l’ADN sur laquelle je travaille) régulent des processus nucléaires essentiels tels que l’expression du génome (c’est-à-dire la production de protéines à partir des gènes). En contrôlant l’expression des gènes, les marques épigénétiques définissent l’identité et la fonction des cellules : chaque type cellulaire a un épigénome caractéristique ; l’épigénome des cellules cancéreuses est anormal, ce qui contribue à la tumorigenèse. Les facteurs épigénétiques participent également à la préservation de l’intégrité du génome : lorsque l’ADN est endommagé, les cassures doivent être réparées pour restaurer une séquence d’ADN fonctionnelle et éviter la transmission d’une information génétique altérée, au cours des divisions cellulaires.
UHRF1 est une protéine humaine avec un rôle épigénétique essentiel, qui est dérégulée dans de nombreux cancers (sein, poumon, pancréas, colon, vessie et prostate). Cependant, les mécanismes oncogéniques liés à la dérégulation de UHRF1 restent à élucider. Ainsi le projet de recherche d’Alexandra FOURNIER vise à caractériser les fonctions de la protéine UHRF1 afin de comprendre son rôle pathologique. Mes résultats indiquent clairement un lien moléculaire entre UHRF1, réparation de l’ADN et restauration de l’information épigénétique après dommages à l’ADN.
Compte-tenu de la fréquence et de l’importance des altérations épigénétiques dans les tumeurs, des thérapies épigénétiques ont été développées et sont maintenant utilisées en clinique pour traiter certains cancers. Dans la majorité des cas, la raison pour laquelle l’épigénome des cellules cancéreuses est anormal est inconnue. De plus, la réparation de l’ADN – un processus crucial pour le maintien de l’intégrité génomique – est systématiquement altérée dans les cancers.
Les travaux d’Alexandra FOURNIER suggèrent que la protéine UHRF1, dérégulée dans divers cancers, se trouve à l’interface entre régulation épigénétique et réparation de l’ADN, et constituerait une cible de choix pour de nouvelles approches thérapeutiques anti-cancéreuses.
En 2011, La Fondation TOURRE a attribué sa Bourse de recherche, d’un montant de 30 000 €uros, à Thomas MAURIN (INSERM U1065, C3M, à l’université de Nice Sophia Antipolis) pour ses travaux sur l’expression d’un vecteur permettant l’expression de miRNA ou de shRNA dont la biogenèse est indépendante des RNAses de type III.
En 2012, La Fondation TOURRE a attribué sa Bourse de recherche, d’un montant de 30 000 €uros, à Ganna PANASYUK (INSERM U845, 75014 Paris) pour ses travaux sur le contrôle de la croissance cellulaire par les nutriments.
La Fondation TOURRE pour le soutien à la recherche fondamentale contre le cancer
La Fondation TOURRE Pour le soutien à la recherche fondamentale contre le cancer, reconnue d’utilité publique par le décret du Premier ministre du 9 février 2010, a vocation à soutenir la recherche fondamentale contre le cancer, principalement par la remise d’un prix annuel et l’attribution de bourses en faveur de chercheurs post-doctorants.
Le Conseil d’Administration de la Fondation TOURRE est conseillé dans ses choix d’attribution par le Pr André ROUQIE (Directeur-adjoint à la direction des études et des programmes au CNRS, Vice-président du CESER) et le Pr Christian HERVE, (Directeur du laboratoire d’éthique médicale et de médecine légale de la Faculté de médecine Paris Descartes), sur la base des propositions d’experts mondialement reconnus.
Prix Institut Necker – Fondation Tourre 2013
L’Institut NECKER et la Fondation TOURRE pour le soutien à la recherche fondamentale contre le Cancer, fondation reconnue d’utilité publique par décret du Premier Ministre en date du 9 février 2010, ont décidé de délivrer un prix de 15 000 Euros à un chercheur non contractuel travaillant dans un Institut de Recherche publique français. Ce prix vise à récompenser un travail de recherche innovant ayant donné lieu à une ou plusieurs publications de haut niveau en cancérologie ou en immunologie, génétique ou infectiologie liées au Cancer.
Le Conseil scientifique est présidé par le Pr. Xavier NASSIF (Faculté de Médecine Paris Descartes – Unité de Pathogénie des Infections Systémiques UMR 1002) et constitué du Pr. Stefano MARULLO (Vice-Président du conseil scientifique de l’université Paris Descartes, Institut Cochin U.1016INSERM – UMR8104CNRS Pharmacologie cellulaire et moléculaire des récepteurs), et du cancérologue Lionel LARUE (Institut Curie – CNRS UMR 3347 – INSERM U1021 – Signalisation normale et pathologique :de l’embryon aux thérapies innovantes des cancers).
Bourse Fondation TOURRE – PARIS DESCARTES – 2013
La Faculté de médecine Paris Descartes et la Fondation TOURRE pour le soutien à la recherche fondamentale contre le Cancer, fondation reconnue d’utilité publique par décret du Premier Ministre en date du 9 février 2010, ont décidé de délivrer une bourse de 30 000 Euros à un chercheur non contractuel travaillant dans un Institut de Recherche publique français. Cette bourse contribue à encourager un travail de recherche innovant qui fera l’objet d’une ou plusieurs publications de haut niveau en cancérologie ou en immunologie, génétique ou infectiologie liées au Cancer.
Le Jury scientifique de la bourse de recherche est présidé par le Pr. Wolf-Hervé FRIDMAN (Professeur d’Immunologie à l’université Paris Descartes et créateur du Centre de Recherche des Cordeliers) associé au Pr. Catherine SAUTES (Directrice de l’équipe « Microenvironnement Immunitaire et tumeurs » au sein du Centre de Recherche des Cordeliers, UMRS 872).