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« Médicaments écrasés dans les aliments : un risque de dénutrition » (Communiqué de presse)

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La nutrition est le premier de tous les soins dispensés au patient. Mais de  nombreux malades ont du mal à avaler : leurs aliments sont mixés et les médicaments sont mélangés dans les aliments. Aussi, le CHU de Nice et Solidages ont lancé une étude auprès de volontaires, afin de tester le goût des médicaments écrasés dans la nourriture. Solidages est une société issue de travaux de recherche publique sur la santé buccale et la nutrition, menés à l’Université Nice Sophia Antipolis et au Centre Hospitalier Universitaire de Nice.

Le but est d’informer les familles et le grand public du problème des médicaments écrasés, qui donnent un mauvais goût aux aliments et peuvent couper l’appétit des personnes âgées ou malades. Les médecins sont concernés, pour limiter dans la mesure du possible le nombre de médicaments prescrits ou trouver d’autres solutions (autre formes, autres molécules, moins de prises au cours de la journée…).

Les malades qui ont du mal à avaler ont souvent une alimentation mixée et des difficultés pour avaler les médicaments. Il faut donc écraser les comprimés et ouvrir les gélules, puis les mélanger dans les aliments. Cela peut poser des problèmes pharmacologiques, par exemple avec les comprimés gastro-résistants, et donner un mauvais goût aux aliments.

Mais l’aspect gustatif de cette pratique a été peu évalué. Elle pourrait entraîner un refus de manger contribuant à la dénutrition des patients âgés, ce qui augmente les risques d’infections, de chutes, de fractures, d’escarres, de dépression et la dépendance.

Le but de l’étude est d’améliorer la qualité de vie des personnes âgées au moment des repas, d’aider familles et soignants à lutter contre l’anorexie et la dénutrition tout en renforçant la qualité et la sécurité de la prise des médicaments.

Protocole : 16 volontaires évaluateurs sains : 8 professionnels du goût, dont 2 Chefs étoilés Michelin, des psychologues, des représentants des usagers et 8 médecins, pharmaciens, chirurgiens-dentistes et aides-soignants du CHU de Nice et de maison de retraite (EHPAD) des Alpes-Maritimes. Les médicaments étaient écrasés dans de l’eau gélifiée et de la compote : 10 médicaments séparés, 1 mélange de 6 médicaments et 1 comparateur (eau gélifiée et compote non modifiées).

Chaque volontaire a fait 24 tests en aveugle et donné une note de 0 (très mauvais) à 10 (bon).

Une alimentation monotone à texture molle, mixée ou lactée peut diminuer l’appétit des personnes âgées fragiles. Cette étude montre que la situation est aggravée lorsque desmédicaments sont mélangés aux aliments. Sur les 10 médicaments testés, 6 sont trop amers : 3 ont été jugés mauvais, 3 très mauvais et le mélange de 6 médicaments a été qualifié « d’insupportable » par l’un des Chefs. Il faut donc essayer de réduire le nombre de médicaments pris par nos aînés et, lorsque cela est possible, les substituer par d’autres médicamentsayant un meilleur goût.

Cette étude sur le goût a été portée par l’équipe du CHU de Nice et de Solidages, qui a déjà développé un complément nutritionnel sous forme de petites galettes « niçoises ». Plusieurs études à l’hôpital et en EHPAD ont montré que, grâce à leur texture brevetée,  elles redonnent le plaisir de croquer aux personnes en perte de poids même si elles ont des problèmes dentaires.

Croquer et mastiquer nettoie la bouche, élimine plus vite l’amertume et stimule la sécrétion de salive et de toutes les sécrétions digestives : on digère mieux et tous les aliments sont mieux assimilés. En cas de perte de poids involontaire, les personnes âgées et les malades reprennent plus facilement de la masse musculaire en mangeant des aliments solides. De plus, croquer est un plaisir sensoriel en soi, parce que les sons intra buccaux sont bien perçus, même par les personnes âgées qui entendent mal.

Ces études ont pour but de sensibiliser les personnes âgées et les familles sur l’importance du goût et de la texture des aliments pour préserver la qualité de vie, la masse musculaire et l’autonomie, y compris pour les malades Alzheimer.

 

Contacts presse

Martine Rajzman  – Directeur de la communication CHU – Tél : 04 92 03 41 08   – 06 86 59 36 69
Geneviève Robiquet –  Attachée de presse CHU  –  Tél : 04 92 03 41 04   – 06 88 46 52 12

 

 

 

 

 

 

 

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