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« Santé versus Croissance : à quel prix ? », Communiqué

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Les premières mesures du projet de loi « Croissance et pouvoir d’achat » ont fait l’objet de fuites savamment organisées. Il se confirme que, dans le domaine de la santé, la dérégulation touchera la pharmacie et la biologie médicale. D’autres mesures pourraient aussi avoir un impact sur la santé, comme la libéralisation de la délivrance de la licence IV autorisant les établissements recevant du public à vendre de l’alcool.

Loi contre stratégie ? 

Alors qu’un projet de loi sur la santé est en préparation, on prend ainsi des mesures sans aucun lien avec la stratégie nationale de santé qui ne contient pas une ligne sur la dérèglementation des professions de santé ! Pauvre stratégie nationale de santé : à peine adoptée, la voici déjà mise à mal … A ce rythme, elle ne sera bientôt plus qu’un chiffon de papier.

Loi spéciale contre approche globale ?

Le projet de loi « Croissance et pouvoir d’achat » envisage l’ouverture à la concurrence de certains médicaments vendus aujourd’hui en pharmacie. Pourtant, depuis plusieurs années maintenant, les pharmacies disparaissent au rythme d’une fermeture tous les trois jours. Nous avons déjà suffisamment de déserts médicaux pour ne pas y ajouter des déserts pharmaceutiques. C’est une absurdité que de traiter dans une loi spécifique une question systémique : celle du maintien d’une offre sanitaire équilibrée dans chaque territoire.

Loi contre transparence ?

La révision constitutionnelle de 2008 a rendu obligatoire la publication des études d’impact préparatoire aux lois. Franchement, on aimerait bien voir les études d’impacts sur la santé de certaines mesures de la future loi « Croissance et pouvoir d’achat ». Libéraliser la licence IV est une chose, mais démontrer ses effets vertueux en santé publique au moment où les familles autant que les responsables de la santé s’inquiètent des nouvelles pratiques de consommation d’alcool est une obligation morale autant que constitutionnelle, si ce n’est un défi !

Loi contre sécurité sanitaire ?

 Et si tout ça ne faisait que renforcer la banalisation du médicament dans un pays qui n’a pas de culture de santé publique ni de tradition en matière d’éducation à la santé ? Il nous resterait alors à revenir en arrière comme la Suède qui constatant que le doublement des cas dramatiques de mésusage du paracétamol s’interroge sur son retour dans les pharmacies.

 

Loi contre prix ?

 Depuis plusieurs décennies maintenant, la doctrine économique fait prévaloir la seule concurrence comme facteur de baisse des prix. Mais le prix du médicament en France est en grande partie règlementé. Il est fixé par le Comité économique des produits de santé, sous l’égide du ministère de la santé. En outre, le prix moyen du médicament en vente libre est moins élevé en France que dans les pays voisins : ce sont les taxes qui sont très supérieures. Et si on les faisait baisser ? Si l’on veut redonner du pouvoir d’achat aux français, nous en avons donc les moyens, sans défaire l’offre sanitaire française. D’autant qu’une fois que les grandes surfaces auront asséché la concurrence, quelle garantie avons-nous que, devenues en position dominante, elles n’augmenteront pas les prix ?

 


Dans quel monde vivent nos dirigeants ? En santé, nous avons besoin d’approches globales. Si notre stratégie nationale de santé, récemment adoptée pourtant, n’est pas la bonne, modifions-là. Mais en toute connaissance de cause, y compris celles de la santé publique et de la sécurité sanitaire !

  

Contact presse :
Marc Paris – Responsable communication – Tél. : 01 40 56 94 42 / 06 18 13 66 95140916_CP_SanteVsCroissanceAquelPrix

PJ

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