- Les cliniques seront exclues du nouveau service public hospitalier sur des critères arbitraires
- Plus de 1.000 établissements de soins et 200.000 emplois menacés par le projet de loi
- La disparition du secteur privé hospitalier signera la fin de la liberté de choix des patients
Le projet de loi de santé prévoit de réorganiser le système de soins autour de l’hôpital public, en créant un service public hospitalier (SPH), sur la base de critères arbitraires qui excluent d’emblée les cliniques, les excluant par là-même du financement des missions de service public.
Cette politique « hospitalo-centrée » archaïque condamne le secteur privé à une éviction lente et programmée face à l’hégémonie du secteur public, la ministre de la Santé ayant déjà déclaré à plusieurs reprises que les hôpitaux publics auront la préférence en matière d’autorisations d’activités de soins et d’équipements matériels lourds.
« Nous demandons le retrait pur et simple dun projet de loi qui érige l’inégalité de traitement public/privé en dogme de gouvernement », insiste le président de la FHP.
Les cliniques et hôpitaux privés subissent déjà une discrimination de financement, avec des tarifs hospitaliers inférieurs de 22% en moyenne à ceux de l’hôpital public pour une même prestation de soins. S’ils représentent 27% de l’offre de soins et réalisent 34% de l’activité de soins en France, ils ne reçoivent que… 17% des financements hospitaliers de l’assurance maladie.
La FHP regroupe plus de 1.000 cliniques et hôpitaux privés. Avec leurs 154.000 salariés et plus de 42.000 médecins, ils accueillent 8,5 millions de patients chaque année, dont 2,3 millions dans 132 services d’urgence privés. Les cliniques et hôpitaux privés réalisent 54% des interventions chirurgicales en France, près de 66% de la chirurgie ambulatoire, près dun traitement du cancer sur deux, un accouchement sur quatre, près d’un tiers des soins de suite et de réadaptation, et 17% des hospitalisations psychiatriques.
Fin de la liberté de choix des patients
La FHP dénonce notamment le renforcement des pouvoirs des agences régionales de santé (ARS) qui piloteront le nouveau dispositif de service territorial de santé au public.
« Que va-t-il se passer demain ? », s’alarme Lamine Gharbi. « Cest très simple. Les ARS pourront retirer à l’un de nos établissements une autorisation d’activités de soins ou fermer un de nos services d’urgence parce que l’hôpital public voisin, qui ne va pas bien, a besoin dun afflux de patients. Nous refusons d’être la variable d’ajustement d’un secteur public structurellement déficitaire ».
De telles restrictions d’activité et de financement entraîneront la disparition pure et simple des cliniques. Et pour les patients, quelles seront les conséquences, alors qu’aujourdhui plus de 8,5 millions d’entre eux font chaque année le choix du privé pour être soignés ?
« Ce projet de loi, s’il est adopté par le parlement, signe la fin de la liberté de choix des patients », souligne le président de la FHP. « Avec l’arrivée des réseaux de soins, cette liberté s’est déjà fortement rétrécie. Mais demain, quand il n’y aura plus ou quasiment plus de cliniques en France, où iront-ils se faire soigner ? Qui les soignera ? Comment seront-ils soignés ? Quand ils se poseront ces questions, malheureusement il sera trop tard. Ils verront alors les conséquences des systèmes de santé étatisés : pénurie de médecins, files d’attente allongées, urgences surchargées, délais de plusieurs mois pour obtenir un rendez-vous avec un spécialiste ou pour une opération. Voilà ce qui attend les Français ».
La FHP rappelle qu’au cours des 20 dernières années, la moitié des cliniques a disparu en France. Trente départements sont aujourd’hui sans maternité privée.
Refus de dialoguer du gouvernement
Elle déplore que le gouvernement ne s’attaque pas aux vrais enjeux de la santé en France, et notamment la réorganisation de l’offre de soins, selon un principe directeur d’efficience économique.
Elle regrette enfin que la ministre de la Santé Marisol Touraine soit dans un refus de dialoguer. La FHP, qui na cessé d’appeler au dialogue, se voit contrainte de s’engager dans un mouvement plus radical et plus déterminé que celui de mars dernier, qui avait vu la fin de l’accueil des 35.000 stagiaires infirmiers que l’hospitalisation privée reçoit chaque année.
« La ministre aurait tort de vouloir persévérer et de passer en force sur un texte qui unit dans un rejet total et quasi unanime toutes les professions médicales », prévient Lamine Gharbi.
A propos de la FHP
La FHP regroupe 1000 cliniques et hôpitaux privés qui assurent chaque année la prise en charge de 8,5 millions de patients. 154 000 salariés (personnels de soins, administratifs et techniciens) travaillent dans les établissements de santé privés et plus de 42 000 médecins y exercent. Les cliniques et hôpitaux privés prennent en charge :
- 54% des interventions chirurgicales
- près de 66 % de la chirurgie ambulatoire
- 2,3 millions de passages dans 130 services durgences
- Un accouchement sur quatre
- Près dun tiers des soins de suite et de réadaptation
- Plus de 17% des hospitalisations psychiatriques
- 15% de l’activité d’Hospitalisation à domicile (HAD).
Contacts presse :
FHP BRIDGE COMMUNICATION
Christine Auberton Francis Temman
Directrice de la Communication Relations médias
01 53 83 56 63 / 07 86 40 57 05 06 50 92 21 56
christine.auberton@fhp.fr francis.temman@bridge-communication.com