L’urgence déclarée autour des pathologies cancéreuses amène à réaliser des progrès importants dans leur prise en charge sanitaire et sociale. C’est le cas avec les nouvelles dispositions annoncées, sous la notion de « droit à l’oubli », qui doivent permettre aux personnes ayant été soignées pour un cancer plusieurs années auparavant de ne plus en subir les conséquences tout au long de leur vie en termes d’accès à l’assurance et au crédit.
Les cas de cancer qui n’auront plus à être déclarés aux assureurs
Au sens strict, le droit à l’oubli signifie la possibilité de plus avoir à déclarer un risque de santé. En l’occurrence, ce droit à l’oubli pourra s’appliquer dans deux cas :
– Pour les cancers survenus avant l’âge de 15 ans, dès lors que la demande d’assurance du prêt intervient au moins 5 ans après la date de fin du protocole thérapeutique.
– Pour tous les cancers, quel que soit l’âge auquel ils ont touché la personne, dès lors que la demande d’assurance du prêt intervient au moins 15 ans après la date de fin du protocole thérapeutique.
Les cas où, tout en étant déclarés, les cancers ne feront plus l’objet de surprime
Les personnes ayant été soignées pour certains cancers, dès lors que leur traitement a cessé depuis un certain nombre d’années (mais sans atteindre le seuil des 15 ans évoqué ci-dessus), devront être assurées au tarif normal sans surprime.
Une grille de référence va être mise en place, par les représentants des professionnels de la banque et de l’assurance en concertation avec l’INCa et la commission des études et des recherches de la convention AERAS, afin que soient définis les types de cancer concernés par cette disposition ainsi que la durée à considérer depuis la fin du traitement pour chacun de ces cancers. Si le principe même de cette mesure représente un vrai progrès dans l’approche du risque santé par les professionnels de la banque et de l’assurance, elle ne fera réellement sens et son intérêt ne pourra être jugé qu’après établissement de ses critères d’application.
La nécessité d’élargir la démarche à l’ensemble des pathologies guéries ou stabilisées
Ces avancées s’inscrivent dans la continuité de celles déjà en cours dans le cadre de la mise en œuvre de la convention AERAS, notamment concernant ses travaux sur les questionnaires de santé qui doivent être limités dans le temps en ce qui concerne l’historique des affections longue durée, des traitements et des hospitalisations. Leur accélération et leur systématisation dans le cadre de certains cancers, grâce à l’adoption de dispositions spécifiques et la mise en place d’outils idoines, constituent de vrais progrès pour des milliers de malades concernés.
Il va maintenant s’agir d’étendre au plus vite cette démarche de progrès à d’autres pathologies qui peuvent être guéries et aux maladies chroniques stabilisées. On pense notamment au cas de l’hépatite C, en particulier depuis qu’elle bénéficie d’un nouveau traitement aux résultats très prometteurs, mais aussi à de nombreuses autres pathologies dont on voit qu’elles n’entrainent plus d’augmentation de la morbidité des personnes concernées lorsqu’elles répondent bien au traitement adapté dont elles bénéficient.