Alors que le projet de loi de santé intègre des propositions pour réduire les risques d’une consommation excessive d’alcool, les résultats du Baromètre Santé Inpes 20141 permettent d’observer une hausse des consommations excessives d’alcool chez les jeunes, chez qui le phénomène du «binge drinking» est analysé pour la première fois.
Chez les 18-25 ans, les consommations excessives en hausse depuis 10 ans
Les jeunes sont plus nombreux que leurs aînés à avoir connu un état d’ivresse dans l’année : près d’un jeune sur deux (46 %) est concerné.
« La consommation d’alcool chez les jeunes est particulièrement préoccupante. La recherche d’ivresse est véritablement marquée dans les jeunes générations. En 10 ans, la part des 18-25 ans ayant connu une ivresse dans l’année est passée de 33% à 46% et la part de ceux en ayant connu au moins trois a presque doublé, de 15% à 29% » alerte François Bourdillon, directeur général de l’Inpes
En analysant ces résultats selon le genre et la situation professionnelle, il ressort que les évolutions à la hausse sont particulièrement marquées chez les jeunes femmes et plus spécifiquement chez les étudiantes alors que l’on observe une tendance à la stabilité chez les étudiants. Ainsi, les ivresses répétées (au moins trois dans l’année) touchent 28 % d’entre elles (19 % en 2010 ; 8 % en 2005) et les ivresses régulières (au moins 10 dans l’année) 11 % (7 % en 2010 ; 2 % en 2005).
Le « binge drinking » : un phénomène générationnel
Le phénomène du « binge drinking » qui consiste à consommer de l’alcool dans une recherche d’ivresse s’est particulièrement développé depuis une trentaine d’années. Les résultats du Baromètre Santé Inpes 2014 permettent de confirmer qu’il s’agit d’un comportement générationnel. Il s’observe majoritairement chez les plus jeunes : 14 % des 15-24 ans, 10 % des 25-34 ans, et 6 % des 35-44 ans s’y sont adonnés au cours de l’année.
Au final, les modes de consommation d’alcool chez les jeunes se caractérisent par :
- – Des consommations ponctuelles plutôt que régulières : moins de 2% des jeunes boiventquotidiennement,
- – Des ivresses qui s’intensifient,
- – Des différences entre jeunes hommes et jeunes femmes qui s’amenuisent.« Les modes de consommation de nos jeunes se rapprochent de ceux des pays anglo-saxons.» conclut François Bourdillon, directeur général de l’Inpes. C’est pour cela qu’il convient de maintenir une politique de lutte contre les consommations excessives d’alcool.
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